Dépenses publiques : Macron promet des "choix forts" pour serrer la vis

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Par AFP - Versailles
Publié le 09 juillet 2018 - 19:27
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Emmanuel Macron s'exprime devant le Parlement réuni en Congrès, le 9 juillet 2018 à Versailles
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© CHARLES PLATIAU / POOL/AFP
Emmanuel Macron s'exprime devant le Parlement réuni en Congrès, le 9 juillet 2018 à Versailles
© CHARLES PLATIAU / POOL/AFP

Emmanuel Macron a promis lundi "des choix forts et courageux" pour engager la baisse des dépenses publiques, qui seront annoncés "dans les prochaines semaines" par le Premier ministre Edouard Philippe.

"Tout le monde souhaite la baisse des impôts (...) mais nul ne veut jamais les assumer lorsqu'elles sont décidées", a-t-il fait valoir devant le Congrès.

"Il ne saurait y avoir de baisse de la fiscalité ou de développement de l'investissement sans un ralentissement de la hausse continue de nos dépenses", a-t-il ajouté.

La France a officiellement quitté fin juin la procédure pour déficit excessif ouverte contre elle depuis 2009 par la Commission européenne.

Après 2,6% du produit intérieur brut en 2017, le déficit public français atteindra 2,3% en 2018, puis 2,8% en 2019, estime la Commission dans ses prévisions économiques.

Cette baisse des dépenses "s'accompagnera d'une réorganisation de l'Etat à travers plus de présence sur les territoires, plus de souplesse de gestion", a affirmé le président de la République.

"D'ici la fin de l'année, le Premier ministre présentera l'ensemble de ces décisions pour la transformation indispensable de l'action publique", a-t-il insisté.

- "Volonté sans faille" -

Le chef de l'Etat avait débuté son deuxième discours devant le Congrès en affirmant sa "volonté sans faille" à "mener les transformations nécessaires" pour la France, même s'il reconnaît ne "pas tout" réussir.

"Il y a une chose que tout président de la République sait : il sait qu'il ne peut pas tout, il sait qu'il ne réussira pas tout. Et je vous le confirme, je sais que je ne peux pas tout, je sais que je ne réussis pas tout", a-t-il déclaré devant quelque 900 parlementaires rassemblés sous les ors de l'hémicycle du château de Versailles.

Ce discours était très attendu alors que se succèdent les sondages défavorables pour l'exécutif, 14 mois après la victoire d'Emmanuel Macron face à Marine Le Pen au second tour de la présidentielle.

"Je n'ai rien oublié des peurs, des colères accumulées pendant des années qui ont conduit notre pays à ce choix. Elles ne disparaissent pas en un jour, elles n'ont pas disparu en une année", a reconnu M. Macron.

- "Politique pour les entreprises" -

Rappelant les "chantiers d'une ampleur jamais vue" engagés depuis un an, Emmanuel Macron a cherché à combattre l'image de "président des riches" dont l'affublent ses opposants, de droite comme de gauche. "Je n'aime ni les castes, ni les rentes, ni les privilèges", a-t-il dit, en assumant la logique de la "voie française, qui vise à "conjuguer en même temps le progrès économique et le progrès social".

"Une politique pour les entreprises, ce n'est pas une politique pour les riches. C'est une politique pour toute la nation, une politique pour l'emploi, une politique pour les services publics" et "pour ceux qui restent en marge", a-t-il insisté.

Selon un récent sondage Odoxa pour Le Figaro et franceinfo, moins du tiers des Français estiment la politique du président "juste" (29%).

Faisant écho à ces inquiétudes, M. Macron a confirmé que le plan pauvreté, reporté à la rentrée par le gouvernement, serait présenté "en septembre" et mis en oeuvre "en 2019", en promettant "un accompagnement réel vers l'activité" pour les personnes "les plus fragiles".

Il a également annoncé qu'il recevrait courant juillet les 100 premières entreprises françaises "pour solliciter leur engagement" en matière d'apprentissage et d'embauches, notamment dans les quartiers en difficulté.

A quelques mois de la réforme des retraites, le président a fustigé en outre la "rumeur malsaine" qui fait "croire que nous voudrions supprimer les pensions de réversion". "Rien ne changera pour les retraités d'aujourd'hui", a affirmé le chef de l'État.

Lors de sa première intervention devant le Congrès, le 3 juillet 2017, pour un coût avoisinant les 300.000 euros, le chef de l'Etat avait annoncé vouloir en faire un rendez-vous annuel. Il s'agissait alors d'une rupture avec la rareté organisée de la parole présidentielle, qui n'a plus cours même si M. Macron ne prévoit toujours pas d'intervention le 14 juillet.

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