Le bac est-il utile ?

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François Lazareff, édité par la rédaction
Publié le 05 mars 2018 - 17:53
Mis à jour le 06 mars 2018 - 09:59
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Le ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer, qui va dévoiler bientôt son projet de réforme du bac, s'est dit "certain" dimanche qu'il n'y aura plus que "quatre épreuves" en fin de terminale, contr
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© FREDERICK FLORIN / AFP/Archives
Le bac est-il encore utile aujourd'hui?
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Le bac, pour en faire quoi? Alors qu'une importante réforme du diplôme phare de l'éducation française vient d'être acté par le ministre Jean-Michel Blanquer, François Lazareff, contributeur de "France-Soir", s'interroge et propose des éléments de réponse.

On n’arrête pas de parler du baccalauréat et des modifications que notre gouvernement veut y apporter. Mais, à mon avis, la question primordiale est la suivante : le bac, est-il utile aujourd’hui? A quoi sert-il réellement?

A lire: Lazareff, le retour de la famille

Revenons en arrière. En 1960, 60 % des candidats, toutes séries confondues, avaient obtenus le diplôme. En 2017, ils furent près de 90%. Il faut ajouter que le nombre de candidats a augmenté: 80.000 en 1960, 729.600 en 2017.

A quoi sert-il?

Le bac Pro oriente vers des métiers spécifiques en fonction de la spécialité choisie. On peut le préparer après un CAP. Il est bien reconnu par les entreprises. La plupart des étudiants bac Pro s’orientent directement vers le métier choisi.

Le bac Technologique allie en même temps les études générales et celles orientées vers la filière professionnelle choisie. Après l’obtention de ce diplôme, les étudiants se dirigent, pour la plupart, vers les BTS ou les DUT. Certains, vers les licences ou Master, voire même des écoles d’ingénieurs.

Quant au bac classique, c’est normalement le laissez-passer pour faire des études supérieures, mais quelles études supérieures? Avec le bac, on peut rentrer dans une université classique d’Économie-gestion, Droit et sciences politiques, Sciences, Sciences humaines et sociales, Sciences de l’ingénieur, Arts, Lettres et langues. Il ne faut pas oublier que l’entrée dans une faculté est également fonction des places disponibles mais n’est pas normalement soumise à une sélection, le bac étant normalement suffisant.

En effet, le nombre de place de ces universités est limité et, soyons sérieux, les diplômes obtenus dans ces facultés ne permettent pas d’obtenir un grand nombre de bons postes dans les entreprises.

Sauf une université parisienne, Paris IX Dauphine. En effet, elle n’admet ses étudiants qu’après une sélection sévère. Résultat, elle est considérée dans le monde comme une des meilleures grandes écoles françaises et ses diplômés n’ont pas beaucoup de mal à obtenir les meilleurs postes des entreprises mondiales.

Car, pour avoir une bonne place dans les sociétés commerciales ou industrielles, il faut des diplômes des grandes écoles ou des diplômes d’ingénieur. Or les écoles les délivrant ne prennent leurs étudiants qu’après un concours d’entrée ou une sélection sévère.

Alors, que peut-on faire réellement avec seulement un diplôme universitaire? L’enseignement et les chercheurs sont généralement des diplômés universitaires. Mais attention, les diplômes obtenus sont généralement ceux de troisième cycle. Or les étudiants de troisième cycle d’une faculté ne viennent pas forcement de cette faculté.

Une solution serait de valoriser les diplômes universitaires classiques et leur permettre de rivaliser avec les écoles d’ingénieur et les grandes écoles telles que HEC, Supdeco, Audencia et les nombreuses autres dans toute la France.

Dauphine l’a bien réussie! Il faudrait donc autoriser les facultés à effectuer une sélection sévère à l’entrée, cela désengorgerait lesdites facultés, du moins en première année, et permettrait à de nombreux étudiants de ne pas perdre un an et de s’orienter vers des études mieux adaptées à leurs idées.

D’ailleurs, les Instituts Universitaires de Technologie qui délivrent les DUT en deux ans et les lycées qui délivrent les BTS, ne prennent les étudiants qu’après une sélection assez sévère. Les diplômes obtenus permettent généralement d’obtenir de bons emplois.

Cette réforme me semble indispensable mais il faut s’attendre à de multiples oppositions. Le ministre Alain Devaquet qui avait soutenu cette réforme sous Chirac a dû l’abandonner et pourtant...

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