"Fourmi" : François Damiens sauvé par son fils footballeur (vidéo)

Auteur(s)
Jean-Michel Comte
Publié le 02 septembre 2019 - 10:19
Mis à jour le 03 septembre 2019 - 13:00
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Maleaume Paquin et François Damien dans le film Fourmi
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©Mars Distribution
Le père est fier de son fils footballeur, qui invente un gros mensonge pour lui faire plaisir.
©Mars Distribution

CRITIQUE – Dans le film "Fourmi" qui sort ce mercredi, un garçon de 13 ans, vedette de son équipe de foot, fait croire à son père qu'il a été recruté par le club d'Arsenal. C'est un mensonge, car le gamin veut faire plaisir à son père, chômeur et déprimé.

SORTIE CINÉ – Football, mensonge et paternité sont les trois piliers du film Fourmi, de Julien Rappeneau, avec François Damiens, qui sort ce mercredi 4 septembre sur les écrans.

Le jeune Théo, 13 ans, est le meilleur joueur de son équipe de foot de l'Intrépide FC dans le Nord. Ses parents sont séparés: il vit chez sa mère (Ludivine Sagnier) et voit tous les week-ends son père (François Damiens), qui l'accompagne aux matches. Celui-ci l'adore mais traverse une mauvaise passe: au chômage depuis deux ans, alcoolique, désabusé, asocial, grande gueule, il lui fait parfois honte au bord du terrain.

Mais Théo veut l'aider à redresser la pente et à retrouver une vie normale. L'occasion lui vient lorsqu'un recruteur du grand club anglais d'Arsenal vient assister à un de ses matches. Trouvé trop petit, Théo n'est pas recruté mais fait croire le contraire à son père, qui est fou de joie. Et il n'a pas le cœur de lui dire la vérité et de lui imposer une nouvelle déception.

Grâce à un copain petit génie de l'informatique et d'Internet, il pirate les comptes mail des deux clubs. Il mobilise l'assistante sociale pour s'occuper de son père, qui arrête de boire, se réinscrit à Pole Emploi, apprend l'anglais avec des cassettes. Théo s'enfonce dans le mensonge, mais pour la bonne cause…

Pourquoi ce titre, Fourmi? "C'est le surnom que Romane, son amie, donne à Théo. Il m’est venu en cours d’écriture", explique le réalisateur. "C’est le plus petit de la bande de l’équipe de football, c’est d’ailleurs à cause de sa petite taille qu’Arsenal ne le recrute pas. Théo n’aime pas ce surnom. Mais au cours d’une de mes scènes préférées, son père lui explique que la fourmi est l’insecte qui a le meilleur sens du collectif dans la tempête. On est au coeur du sujet: la solidarité, l’entraide, l’équipe, les rapports de famille, comment on se soutient, comment on ne se laisse pas tomber".

C'est le deuxième film de Julien Rappeneau, 47 ans, fils de Jean-Paul Rappeneau, le réalisateur de Cyrano de Bergerac. Scénariste de talent depuis une quinzaine d'années (pour les films Bon voyage, 36 Quai des Orfèvres, Un ticket pour l'espace, Faubourg 36, Largo Winch, Cloclo notamment), il s'est lancé dans la réalisation il y a trois ans avec Rosalie Blum, un film plein d'humour, de légèreté et d'originalité.

Lire la critique – Rosalie Blum: les beaux débuts de Julien Rappeneau

Hélas ce deuxième film, adapté comme le premier d'une bande dessinée, n'est pas du même niveau, beaucoup trop prévisible, truffé d'invraisemblances et débordant de naïveté dans les bons sentiments. Outre la relation père-fils qui est à la base de l'histoire, les aspects sociaux (marginalité, crise économique, alcoolisme, couples séparés) alourdissent le ton du film au détriment de l'émotion, souvent forcée, et de l'humour, trop rare. Les dialogues des enfants manquent de réalisme et cela traîne un peu en longueur, à la fin, avant un peu de suspense.

Pourtant l'intention est louable, celle de faire un film grand public avec un enfant comme personnage principal. "J’avais envie depuis longtemps de réaliser un film à hauteur d’enfant", dit le réalisateur. "C’est une période de la vie fondamentale, tant de choses se nouent à cet âge, les émotions y sont si fortes… Mais le cœur de mon choix, ce qui m’a vraiment touché, c’est le rapport d’un fils à son père".

C'est le petit Maleaume Paquin qui se charge de donner de la crédibilité à son personnage, avec deux atouts: il joue au football depuis ses 7 ans et, surtout, avait fait ses débuts au cinéma l'an dernier dans Rémi sans famille, aux côtés de Daniel Auteuil. C'est l'un des atouts du film, tout comme l'interprétation de François Damiens, vu récemment avec plaisir dans deux rôles différents dans Ôtez-moi d'un doute et Le Monde est à toi, et qui ici est convaincant dans le rôle d'un père tendre aidé par son jeune fils face aux difficultés de la vie.

Lire les critiques:

> Rémi sans famille: Daniel Auteuil, saltimbanque au grand coeur

> Ôtez-moi d'un doute: François Damiens et ses deux pères

> Le Monde est à toi: Isabelle Adjani mère délinquante de banlieue

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