Jouer à Tetris aiderait à surmonter les traumatismes

Vous souffrez de stress post-traumatique? Jouez à Tetris! Cet étrange conseil résulte d’une étude britannique récemment parue dans la très sérieuse revue Psychological Science.

Les chercheurs cherchaient à confirmer certaines études déjà effectuées et ayant montré que monter des murs avec des blocs de tailles différentes à un rythme de plus en plus rapide au cours des quatre heures qui suivent un événement traumatique permet de réduire les flash-back. Toutefois, le fait de faire jouer quelqu’un à Tetris directement après avoir vécu une expérience traumatisante paraissant incongru, Emily Holmes de l’Université de Cambridge (Royaume-Uni) et son équipe ont voulu prouver que la prescription était également efficace 24 heures plus tard.

Afin de vérifier leur théorie, les scientifiques ont mené deux expériences. Dans la première, ils ont demandé à 52 volontaires de visionner un film de 12 minutes reproduisant des situations traumatisantes. Puis, le lendemain, ils ont montré aux participants des images extraites du même court-métrage et les ont invité à remplir des questionnaires sur les souvenirs intrusifs que cela générait. Ensuite, la moitié d’entre eux à joué au célèbre jeu-vidéo Nintendo pendant 12 minutes. Enfin, pendant une semaine, tous les volontaires ont du tenir un carnet de bord au sein du quel ils inscrivaient chaque fois qu'un souvenir intrusif de la vidéo leur revenait. La deuxième expérience a été la même que la première, à une différence près. En effet, les chercheurs ont demandé à certaines personnes de jouer à Tetris sans regarder le film et à d’autres l’inverse.

Et le résultat des deux expériences est sans appel, assure Emily Holmes: jouer à Tetris aide bien les gens à surmonter un évènement traumatisant et les souvenirs qui s’en suivent. Le "remède" n’est toutefois efficace que si la "réactivation du souvenir" traumatisant est au préalable enclenchée. "Même si les personnes préfèrent oublier les souvenirs traumatisants, elles ont intérêt à les ramener, sous certaines conditions, pour les rendre moins intrusifs", explique Ella James qui a également participé à l’étude.

A long terme, ces travaux pourraient aider à ouvrir la voie à une nouvelle forme de prise en charge du syndrome de stress post-traumatique qui peut notamment générer des maux de tête, des troubles de la vision ou encore des peurs incontrôlables. Car "les traitements pour soigner le syndrome de stress post-traumatique sont actuellement prescrits un mois après l’événement traumatique, pour être sûr du diagnostic. Nous manquions de traitements préventifs qui puissent être donnés plus tôt", conclut Emily Holmes.