Big Fernand : le roi du hamburger français

Auteur(s)
Victor Lefebvre
Publié le 27 octobre 2014 - 15:57
Mis à jour le 06 novembre 2014 - 16:57
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Un hamburger Bartholomé de chez Big Fernand.
Crédits
©Big Groupe
©Big Groupe
Avec son concept simple et original de hamburgers à la française, Big Fernand se développe à une vitesse impressionnante. L’enseigne ne comptait qu’un restaurant il y a deux ans et s’implante aujourd’hui dans toute la France, et en dehors. Un succès tel qu’il surprend jusqu’aux fondateurs de la société.

En moins de trois ans, Big Fernand a connu une croissance fulgurante. En janvier 2012, l’enseigne ouvre dans le 9e arrondissement de Paris son premier restaurant spécialisé dans le hamburger. Ou plutôt son premier atelier de "hamburgés", à prononcer à la française. Car l’objectif atteint de Big Fernand était de faire de ce symbole de la malbouffe un produit de qualité à la sauce franchouillarde.

"Arrêtez de bouffer des hamburgers, mangez des +hamburgés+" martèle leur réclame. A l’intérieur des restaurants, ambiance bistrot désuet. Casquettes d’ouvrier vissées sur la tête, les "Fernand" -le surnom des employés– accueillent les clients avec décontraction. Au moment de la commande, ce n’est pas le cliquetis d’une machine enregistreuse mais un vigoureux "Et un Bartholomé saignant qui marche!" qui vous répond. Bartholomé, Lucien, Alphonse, Philibert… les noms des "hamburgés" aussi sentent bon la France d’autrefois.

"La qualité du service est un élément fondamental de l’ADN de Big Fernand", explique à FranceSoir Steve Burggraf, cofondateur et gérant de l’enseigne. Mais le succès de Big Fernand n’est pas qu’une affaire de communication et d’emballage. Le plus important est dans l’assiette. Le défi que s’est lancé Steve Burggraf est d’"allier la rapidité d’un fast-food à la qualité d’un restaurant"

Pour cela, pas de secret mais des produits de qualité, 100% français. De généreuses tranches de fromage, de poitrine fumée, de belles portions de bœuf, veau, poulet et même d’agneau. Les frites et les sauces sont maison, les herbes sont fraîches, tout comme le pain qui vient des propres boulangeries du groupe: "Notre meilleur outil de communication a toujours été le produit", résume Steve Burggraf. Big Fernand est aujourd’hui souvent présenté comme une des meilleures, parfois la meilleure adresse de Paris.

Une croissance irrésistible 

Malgré un prix qui suit la qualité (environ 15 euros pour la formule hamburger, frites et boisson), les "hamburgés" de Big Fernand se sont très vite vendus mieux que des petits pains. "Le produit de qualité nous a amené tout de suite beaucoup de clients. Je crois que les 4 ou 5 premiers jours, on était en rupture de marchandise à la fin de chaque service"

Encore aujourd’hui, les files d’attente s’étalent devant les restaurants. De quoi décourager les curieux a priori, mais Big Fernand n’a pas oublié d’être un fast-food et, une fois le comptoir atteint, les "Fernand" sont capables de vous servir en moins d’une minute.

Cette formule a permis à Big Fernand de réaliser dès ses débuts 700.000 euros de chiffre d’affaires en moins d’un an. Le groupe pense dépasser les 6 millions d’euros en 2014 et espère doubler cette somme l’année prochaine.

Hong Kong

Les prochains mois devraient marquer l’explosion du groupe. En plus des trois restaurants franciliens et de ses deux franchises à Lyon et Lille, Big Fernand vient d’ouvrir de nouveaux ateliers à Boulogne-Billancourt, Issy-les-Moulineaux mais aussi à Londres et prévoit d’ouvrir à La Défense, au marché Saint-Honoré (8e arrondissement), à Nantes, Bordeaux et même Hong Kong. A long terme, Steve Burggraf voudrait implanter des restaurants dans une trentaine de grandes villes françaises et dans les principales capitales européennes. 

Le restaurateur s’est également diversifié en lançant Little Fernand, qui applique les principes de son grand frère au hot-dog (rebaptisé «pain-saucisse»), mais aussi avec ses boulangeries baptisées Monsieur Fernand et Big Traiteur, qui vient cuisiner sur place lors des évènements d’entreprise. On trouve même des livres de recettes ou un jeu pour smartphones estampillés «Big Fernand».

Le tout forme le Big Groupe et devrait représenter 200 employés, franchises incluses, avec les ouvertures prévues d’ici la fin de l’année. Une croissance tellement rapide qu’elle en paraît facile. Steve Burggraf reconnaît volontiers qu’il ne s’attendait pas à un succès aussi fulgurant et n’avoir rencontré comme difficulté que "la quantité de travail qu’on a fournie et qui a été colossale"

"Ça prouve qu’il y a des choses à faire en France. La lourdeur des charges et l’imposition pèsent énormément sur les embauches et la croissance d’une société, mais vous avez de très belles choses derrière. Par exemple le CICE (Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi, NDLR), qui vous permet de récupérer de l’argent en fonction de votre masse salariale. On a aussi été aidé par la Banque publique d’investissement comme aucune banque étrangère n’aide ses compatriotes", explique celui qui, à 41 ans, en est à la création de sa cinquième société.

Big Fernand marche si bien que son dirigeant se refuse désormais à présumer de l’avenir: "On n’a jamais imaginé ce qui allait nous arriver. Il y a cinq mois je n’aurais pas cru qu’on ouvrirait à Hong Kong. Big Fernand nous surprend toujours par sa vitalité et est toujours au-dessus de nos espérances".

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