1789 Cala : l’espadrille haut de gamme

Auteur(s)
AZ
Publié le 14 avril 2015 - 16:14
Mis à jour le 20 avril 2015 - 12:25
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Une paire d'espadrilles de la marque "1789 Cala".
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©1789 Cala
Une paire d'espadrilles de la marque "1789 Cala".
©1789 Cala
En tout juste cinq ans, 1789 Cala s’est cousu une belle renommée avec ses modèles d’espadrilles classiques et ses versions plus tendance. Créée en 2010 par deux jeunes entrepreneurs, la griffe niçoise poursuit son développement en jouant à fond la carte du Made in France.

Dépoussiérer l’espadrille traditionnelle française: c’est le défi un peu fou que se sont lancé Damien Calamuso (25 ans) et Julien Lizée (34 ans) en créant en 2010 l’entreprise "1789 Cala" (1789 en référence à la Révolution française, et Cala pour le diminutif de Calamuso, Damien ayant initié le projet, NDLR).

Original mais un tantinet risqué, le pari était loin d’être gagné. Pourtant, grâce à leur détermination, les deux amis d’enfance ont réussi à remettre cet emblème des vacances à la française au goût du jour. "C’était un milieu qui nous intéressait. On s’est dit qu’il y avait vraiment quelque chose à faire avec l’espadrille", explique à FranceSoir Julien Lizée, co-fondateur.

Grâce à une collaboration avec un atelier artisanal situé à Mauléon dans les Pyrénées Atlantiques, la "capitale" de l’espadrille, la petite entreprise niçoise sort en 2010 ses premières espadrilles et les rassemble dans une seule et même collection, la "Classique" (de 29 à 32 euros): une paire traditionnelle qui se décline en 22 couleurs (plus de 37 aujourd’hui) parée d’un petit écusson aux couleurs de la France.

"Le petit logo bleu, blanc, rouge est une de nos forces et nous permet de faire la différence. On met en avant ce côté un peu franchouillard", explique Julien Lizée.

Tout va alors très vite. La gamme s’étoffe avec l’apparition de la collection "Créateur" (de 75 à 120 euros): des modèles, fabriqués dans le Lot, plus sophistiqués, aux formes plus travaillées. En cuir mordoré ou tressé, en toile de jute ou lacée: les espadrilles, qui empruntent des références à l’esthétique du mocassin, de la desert boot et de la spartiate, s’écoulent à vitesse grand V. Le bouche à oreille fonctionne et l’entreprise compte, un an après sa création, une vingtaine de revendeurs.  

100% made in France

Assemblée à la main, chaque pièce est conçue et fabriquée en France avec des matières naturelles comme le coton, le jute, le chanvre tressé, le caoutchouc naturel et l’hévéa pour la semelle. Comme une invitation au voyage, la semelle emprunte les noms de différentes villes de la Côte d’Azur (Monte Carlo, Saint-Tropez, Cannes, Nice, etc.).

1789 Cala a peu de concurrents en France. "Nous n’en avons pas beaucoup. Nous arrivons à nous démarquer car peu d’entreprises fabriquent en France. Nous sommes quasiment les seuls à fabriquer ce type de produit dans l’Hexagone", affirme Julien Lizée.

Si l’activité de l’entreprise est plutôt saisonnière, beau temps oblige, la marque réussit tout de même à réaliser son chiffre d’affaires de février à octobre. "Nous avons des modèles qui nous permettent de travailler sur les mi-saisons. Le reste du temps, nous essayons de travailler à l’étranger".

Jusqu’alors efficace mais assez discrète, l’entreprise s’est fait remarquer en 2012 dans le cadre des "Trophées de l’Eco". La Chambre de commerce et d’industrie Nice Côte d’Azur, en partenariat avec le groupe Nice Matin, a souhaité mettre en valeur, récompenser et révéler 1789 Cala en lui attribuant le prix de la Jeune entreprise de l’année.

Des idées, ils en ont plein la tête et, avec la fougue de la jeunesse, ils ne cessent d’innover. Les deux entrepreneurs ont récemment enrichi leur offre qui s’est étendue à l’univers du beachwear (les vêtements de plage). Aujourd’hui, la marque propose des tee-shirts, des polos et des marinières, eux aussi conçus et fabriqués en France, et développe une gamme de maillots de bain, serviettes de plage, casquettes et chapeaux.

Près de 50.000 paires

Diffusée aujourd’hui dans une vingtaine de Galleries Lafayette, la marque, qui a aussi été contactée par Le Bon Marché Rive Gauche (grand magasin de luxe parisien), est distribuée dans plus de 100 magasins en France mais aussi à l’étranger, notamment au Japon, en Russie et en Corée du Sud. Non sans ressources, la griffe a aussi ouvert ses propres boutiques: à Juan-les-Pins, à Cannes à deux pas de la Croisette, et à Saint-Laurent-du-Var, sous la forme d’un kiosque, au centre commercial "Cap 3000" situé en proche banlieue de Nice.

Outre les sous-traitants qui fabriquent ses produits, 1789 Cala emploie six salariés et compte générer cette année un chiffre d’affaires de 800.000 euros. Avec près de 50.000 paires d’espadrilles vendues en 2013, la jeune entreprise a le vent en poupe et ne compte pas s’arrêter là. Les fondateurs ont pour objectif de développer leurs propres boutiques, de s’exporter davantage, notamment aux Etats-Unis, et d’élargir leur offre en proposant toujours plus de produits. 

 

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