Black Friday : un nom venu de la vente d'esclaves noirs ?

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La rédaction de France-Soir
Publié le 22 novembre 2018 - 14:55
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Reconstitution d'une vente d'esclaves noirs en Guadeloupe.
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©Dominique Chomereau Lamotte/AFP
Le Black Friday ne vient pas de la vente d'esclaves noirs comme certains l'affirment (ici une reconstitution en Guadeloupe).
©Dominique Chomereau Lamotte/AFP
Chaque année au moment du Black Friday, de nombreux internautes dénoncent les origines de ce terme, faisant selon eux référence à la vente d'esclaves noirs. Mais si cette journée de promotions a pris ce nom a priori péjoratif, c'est pour une toute autre raison.

C'est une idée qui revient chaque année au moment du Black Friday. Le terme "vendredi noir" ferait référence à une grande vente annuelle d'esclaves à l'époque de la traite négrière. Hommes, femmes et enfants auraient alors été vendus moitié prix, peut-on lire sur certains blogs et sur les réseaux sociaux. La réutilisation du terme choque donc nombre d'internautes.

Pourtant cette affirmation n'a aucun fondement. Certes on peut être surpris de cette terminologie, le terme "black" devant le nom d'un jour faisant référence aux Etats-Unis à un évènement négatif, voire tragique, le plus célèbre étant le "jeudi noir" de 1929 avec l'effondrement de la bourse américaine.

Un Black Friday a bien eu lieu au XIXe siècle, mais en raison d'une crise liée à l'inflation du cours de l'or, et donc sans lien avec l'esclavage. Si les promotions du quatrième vendredi de novembre porte ce nom péjoratif, c'est parce qu'à l'origine, il faisait référence aux débordements provoqués par les promotions.

Voir: Les dates du Black Friday 2018 à retenir en France

En effet, celles-ci tombent le lendemain du jeudi Thanksgiving, fête durant laquelle les commerçants font traditionnellement leur publicité durant le défilé et en prévision des achats de Noël. Les travailleurs américains avaient pris pour habitude de poser des congés le lendemain de Thanksgiving pour faire leurs emplettes. Ce qui a vite créé des embouteillages monstrueux, mais aussi parfois des violences, mobilisant les forces de l'ordre. L'expression est apparue dans la presse au début des années 1950, bien après l'abolition de l'esclavage.

Négatif à la base, le terme a d'abord été fui par les marques mais finalement conservé. Désormais, il suppose que les promotions sont tellement importantes que des millions de personnes sont prêtes à tout pour obtenir les meilleures affaires.

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