Acadomia, la bosse du soutien scolaire

Auteur(s)
AS
Publié le 05 mai 2015 - 17:29
Mis à jour le 10 mai 2015 - 18:42
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Acadomia, numéro 1 du soutien scolaire en France.
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Acadomia, numéro-1 du soutien scolaire privé en France.
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Numéro-1 dans le secteur du soutien scolaire privé, Acadomia propose, depuis 24 ans, aux jeunes qui ont des lacunes un soutien scolaire pour leur permettre d’améliorer leurs résultats. Un secteur juteux, dont le principal concurrent reste le marché noir.

Les concours, examens du Baccalauréat et du Brevet approchant, les élèves vont plonger le nez dans leurs cours et multiplier les exercices. Pour les mener vers le succès de ces examens qui ouvrent les portes des études secondaires, de nombreux parents ont recours aux cours particuliers, à l’année mais aussi pendant les vacances.

Acadomia a mis au point depuis 1989 des programmes de soutien scolaire privé sur l’ensemble de l’Hexagone. "Il y avait un énorme marché, mais il n’était pas structuré. Il n’existait pas de référent dans le secteur. Seuls des cours collectifs étaient proposés, pas des cours particuliers", explique à FranceSoir Philippe Coléon, co-fondateur de l’entreprise avec Maxime Aiach. L’enjeu était, pour les deux entrepreneurs, de développer une entreprise sur l’ensemble de la France. Qui dit qualité dit proximité pour Philippe Coléon. Et diriger près de 20.000 enseignants aujourd’hui sur le territoire via 120 agences n’est pas simple.

Acadomia en a fait l’expérience en 2010, au détriment de son image médiatique, quand elle a été critiquée sur la qualité de ses enseignants. Pourtant l’entreprise assure que ceux-ci ont au moins un BAC+3 en poche et qu’une attention particulière est portée à la pédagogie. Et Philippe Coléon souligne qu’il est difficile de se construire une bonne réputation et très facile de la perdre, surtout dans un marché où 70% des cours particuliers se déroulent du côté du marché noir. "Nous venons prendre des clients aux enseignants qui travaillent au noir et forcément, ça ne fait pas que des heureux", explique Philippe Coléon.

Cela n’empêche pas l’entreprise de rester leader du marché officiel, dont elle détient la moitié des parts. Interrogé sur le coût élevé de ses cours particuliers, l’entrepreneur reconnaît que prendre un professeur particulier "a un coût, voire même suppose des sacrifices".

Une heure de cours particulier revient à 36 euros, ou plus précisément 18 euros après réduction d’impôts. Une aubaine financière pour l’activité d’Acadomia mais qui reste incertaine. "Dans le secteur, les règles fiscales et juridiques changent tous les six mois. C’est le cas notamment de la TVA et des charges sociales". Pour nuancer la cherté de ses cours particuliers, l’entreprise propose aussi des cours collectifs de 4/5 élèves et des stages collectifs, moins coûteux que les cours individuels.

Acadomia compte 80.000 familles inscrites et revendique une augmentation de la moyenne de ses élèves de 3,2 points. Ce chiffre a été publié par SGS, un des leaders de l'inspection, de la vérification, de l'analyse et de la certification. "Nous sommes jugés sur les résultats", se félicite Philippe Coléon.

"Le problème du système français est que la discrimination n’intervient pas à l’école, mais à la maison. Dans les pays nordiques, le travail est fait à l’école. Or, en France, les enfants rentrent chez eux avec énormément de devoirs". Et à ce stade, de nombreux parents peinent à venir en aide à leurs enfants. Ceux qui en ont les moyens se tournent alors vers des professeurs particuliers.

Avec le système actuel, "nous ne cessons de reculer au classement PISA (programme de l’OCDE qui évalue les élèves du monde entier)", relève Philippe Coléon. "Bien sur, tout le monde est pour l’égalité des chances et la gratuité de la scolarité. Mais que faites-vous quand vous avez un enfant qui a des difficultés ou un professeur sans arrêt absent?". C’est à ces questions que Philippe Coléon affirme avoir réfléchi. Il regarde le système français comme une méthode d’enseignement encore très napoléonienne par laquelle "il faut sortir une élite, et la France le fait très bien, mais elle ne réussit pas à emmener la masse", selon lui. "Je tiens à dire que ce n’est pas la faute des professeurs, mais du système scolaire français".

"Quand nous avons développé Acadomia, nous l’avons fait avec un œil de parents", soutient Philippe Coléon. "J’ai quatre enfants, et Maxime Aiach trois".

"J’observe un changement de mentalité chez les parents. Le contexte économique est difficile et ils projettent parfois leurs craintes sur leurs enfants et investissent d’avantage pour leur réussite", conclut-il. Un investissement qui a permis à Acadomia d’enregistrer un volume d’affaires de 120 millions d’euros en 2013.

Alors que les épreuves du baccalauréat s'approchent à grands pas, Acadomia propose plusieurs formules pour faciliter les révisions et se familiariser avec les oraux et les écrits dans son programme Succèsbac. Une semaine de stage intensif permet de revoir les points principaux du programme alors que le module "Entraînement Succèsbac" propose à un élève de passer deux épreuves en conditions réelles pour être fin prêt le jour J. Qui se rapproche.

 

 

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