Burn-out : l'Académie de médecine réclame des recherches sur le sujet

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 16 février 2016 - 20:20
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Le stress au travail.
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©Your Stress Coach/Flickr
Le burn-out est "une grande souffrance dont l'ampleur est très mal évaluée", selon un des auteurs du rapport.
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Selon les différentes études, le burn-out toucherait de 30.000 à trois millions de Français. Des chiffres aussi imprécis que la définition de la "maladie", ce qui a poussé l'Académie de médecine à réclamer de nouvelles recherches sur le sujet.

L'Académie de médecine a réclamé ce mardi 16 davantage de recherches sur le burn-out, un concept flou non reconnu à ce jour comme une pathologie médicale, alors même qu'il donne lieu à des symptômes désormais bien connus comme l'épuisement émotionnel ou la dépersonnalisation.

"L'expansion du terme +burn-out+ est une source de confusion en raison des limites imprécises de cette réalité", relève l'Académie de médecine dans un rapport publié sur ce sujet, avant de faire une série de propositions pour améliorer la prévention et la prise en charge du phénomène.

"C'est une grande souffrance dont l'ampleur est très mal évaluée (...). On n'a pas une idée de son importance, beaucoup de chiffres ont été cités", relève pour sa part le psychiatre Patrick Légeron, l'un des auteurs du rapport. Les estimations qui circulent vont de 30.000 personnes touchées par le burn-out, selon l'Institut de veille sanitaire (InVS), à trois millions, selon un cabinet spécialisé dans la prévention des risques professionnels.

Il est en outre difficile de faire la part des choses entre des symptômes comme la fatigue ou le mal-être au travail et ce qui relève d'une "vraie maladie" nécessitant la prise de médicaments, ajoute le Pr Légeron. A ce jour d'ailleurs, aucun pays n'a encore reconnu le burn-out comme une maladie. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) établit pour sa part une distinction entre la détresse psychologique, non pathologique, et les troubles mentaux.

Pour jouer un rôle plus efficace dans la prévention du burn-out, l'Académie préconise le développement de programmes spécifiques de recherche, une meilleure collaboration entre la direction des entreprises et les médecins du travail, ainsi que la mise en place d'une structure rassemblant les ministères concernés et notamment le ministère de la Santé, resté silencieux sur cette question jusqu'à présent.

L'Académie relève également qu'au-delà des risques psychosociaux liés au travail, il existe des risques de burn-out inhérents à chaque personne (surinvestissement dans le travail, antécédents psychopathologiques) et que les antidépresseurs ne sont pas forcément la solution. Ils peuvent être prescrits pour des dépressions d'épuisement, mais pas forcément pour un état de stress prolongé, les deux maladies qui se rapprochent le plus du burn-out aujourd'hui.

"Même si ce n'est pas pour demain, on peut imaginer qu'un jour, lorsqu'on aura davantage de connaissances sur le burn-out, on pourra peut-être le reconnaître comme une entité précise au sein de troubles psychiatriques" ou encore comme une "forme particulière de dépression", note le Pr Légeron.

Cela permettra notamment de le faire reconnaître comme une maladie professionnelle, ce qui n'est pas le cas actuellement "puisqu'il n'a pas été identifié comme une maladie", ajoute-t-il.

 

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