De plus en plus d'adeptes des cures thermales en France

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 20 janvier 2016 - 14:20
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Cure thermale
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©Durand Florence/Sipa
Le thermalisme génère 100.000 emplois directs, indirects ou induits.
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En France, les cures thermales ont le vent en poupe même si leur efficacité reste discutée par de nombreux médecins. En 2015, plus de 560.000 curistes (+2,5%) ont séjourné dans les 89 stations thermales françaises, selon des chiffres dévoilés par le Conseil national des établissements thermaux (CNETh).

Rhumatismes, asthme, eczéma ou même troubles du sommeil et dépression: pour soigner les affections chroniques, les cures thermales ont le vent en poupe, dopées par le vieillissement et la défiance grandissante vis-à-vis des médicaments, même si leur efficacité reste discutée.

En 2015, plus de 560.000 curistes (+2,5%) ont séjourné dans les 89 stations thermales françaises, selon des chiffres dévoilés par le Conseil national des établissements thermaux (CNETh) avant l'ouverture jeudi 21 du salon Les Thermalies (21-24 janvier) au Carrousel du Louvre à Paris.

"C'est la sixième année de hausse d'affilée qui s'explique surtout par un phénomène démographique, le vieillissement de la population", a expliqué à l'AFP Claude-Eugène Bouvier, délégué général.

L'âge moyen des curistes est de 63 ans et même plus si l'on ne comptabilise pas les enfants. Or, entre 2010 et 2015, la part des 65 ans et plus dans la population française a fortement progressé passant de 16,7% à 18,4%, soit plus de 1,4 million de personnes supplémentaires susceptibles de fréquenter l'un des 110 établissements thermaux français.

La médecine thermale s'est aussi profondément modernisée avec un investissement de 250 millions d'euros depuis 2012.

"Nous sommes au carrefour d'aspirations sociétales", avance également Claude-Eugène Bouvier. "Nous bénéficions de la défiance des patients vis-à-vis des médicaments. Les cures sont une alternative au gavage médicamenteux".

La médecine thermale a par ailleurs prouvé son efficacité, estime le professeur Christian-François Roques, président du conseil scientifique de l'Association française pour la recherche thermale (Afreth).

"Sur les 25 dernières années, 150 études ont été publiées démontrant l'efficacité", dit-il, assurant que toutes ont été menées "de manière très rigoureuse" par "des investigateurs compétents" encadrés par un conseil scientifique irréfutable.

"La médecine thermale pouvait paraître comme une médecine du passé. C'est une médecine naturelle, reposant sur des bases scientifiques qui, contrairement aux médicaments, a peu d'effets indésirables", insiste-t-il.

Pourtant, certains médecins, à l'instar de Théo Combes, ancien président du syndicat SNJMG (jeunes médecins généralistes), restent sceptiques "sur les allégations d'efficacité thérapeutique". "Je vois des patients qui, quelquefois reviennent en meilleure forme, quelquefois plus fatigués, ce qui contraste avec la publicité entourant les cures", dit-il.

Il pointe aussi du doigt "le rôle économique important pour les communes concernées", qui peuvent exercer du lobbying en faveur des cures.

Le thermalisme génère 100.000 emplois directs, indirects ou induits. "Le PIB thermal représente près de 500 millions d'euros dont 43% reviennent aux budgets publics au titre des prélèvements fiscaux et sociaux. (...) 71% des communes thermales ont moins de 5.000 habitants. Souvent, l'activité thermale représente l'essentiel de leurs ressources", reconnaît le CNETh.

"En tant que médecin, on doit faire la part des choses entre la publicité commerciale et le bénéfice réel pour le patient", reprend le docteur Combes. "La médecine thermale est un outil parmi d'autres (...) si c'était si miraculeux que cela, cela se saurait".

Pour autant, une cure thermale est une bonne façon "de sortir le malade de son cadre habituel sans tomber dans l'hospitalisation", reconnaît-il.

Les personnes, souffrant d'affections chroniques et adeptes des cures, n'hésitent pas, elles, à fustiger les détracteurs, faisant partager leur expérience sur des forums comme cette femme sexagénaire qui affirme avoir été "guérie à l'adolescence d'un eczéma invalidant psychologiquement et physiquement après quatre cures à la Roche-Posay", lui permettant de se passer de la cortisone.

Nombreux sont ceux qui décrivent des cures fatigantes mais aux effets prolongés pendant au moins six mois.

"Le défi qui s'impose aux stations thermales, c'est évaluer leur intérêt économique. On est soucieux de l'utilisation des fonds publics", insiste Claude-Eugène Bouvier alors que l'assurance maladie prend en charge 65% des cures (0,15% des dépenses de l'assurance maladie).

L'Afreth a déjà mené une étude sur 10.500 curistes entre 2006 et 2011 en partenariat avec la Mutualité de la fonction publique qui constate une réduction de l'ordre de 2% de la consommation des biens de santé (médicaments, consultations de médecins, séances de kiné, etc) dans les six mois suivant la cure.

 

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