Electrosensibilité : tout savoir sur ce handicap
Pour la première fois en France, la justice vient de reconnaître l'électrosensibilité comme un handicap. Cette maladie peu connue est une sorte d'allergie aux ondes, des champs électromagnétiques omniprésents dans le quotidien et dégagées par les téléphones portables, les antennes-relais ou encore les réseaux Wifi, notamment.
Autant dire qu'il est difficile d'y échapper pour les malades atteints d'hypersensibilité ou électrohypersensibles, et dont certains font le choix de s'exiler dans les rares "zones blanches" vierges de ces ondes encore présentes dans l'Hexagone. A l'instar de Marine Richard, la plaignante dont le handicap a été reconnu par le tribunal du contentieux de l'incapacité de Toulouse à hauteur de 85%, et qui vit dans une grange aménagée des montagnes ariégeoises.
> Symptômes et causes
Troubles du sommeil, maux de tête, douleurs, troubles cognitifs (de la mémoire ou de la concentration, par exemple) sont les principaux symptômes décrits par les hypersensibles. Mais cette pathologie peut entraîner bien d'autres troubles, allant de l'irritabilité aux nausées et même des crises de tachycardie.
La plupart des objets du quotidien sont synonymes de cauchemar pour les électrosensibles: les box internet, réseaux Wifi et Bluetooth ou encore les smartphones et téléphones sans fil. Mais aussi les babyphones, les antennes-relais et même les puces d'identification présentes dans les cartes de paiement sans contact ou les puces d'identification des animaux domestiques… Partout.
> Combien de personnes touchées?
C'est l'un des points qui fait le plus débat, certains scientifiques allant jusqu'à nier l'existence de cette pathologie, ou à l'attribuer à des troubles psychologiques. Un débat qui n'est pas définitivement tranché par la décision du tribunal de Toulouse, puisque celui-ci ne fait "que" reconnaître l'existence du handicap lié à l'électrosensibilité.
De quelques centaines de cas jusqu'à 10% de malades (soit près de sept millions de personnes!): le fossé entre les estimations est à la hauteur d'une maladie qui n'est pas, ou peu, étudiée par les autorités sanitaires. Pourtant, les pouvoirs publics semblent commencer à s'emparer du problème et, en avril dernier, la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH) de l'Essonne a accordé une subvention à un homme souffrant d'électrosensibilité afin de lui permettre d'acheter du matériel pour se protéger.
> Quelles solutions pour les malades?
Il est possible pour les patients de se protéger, à défaut (pour l'heure) de se soigner. Des sites internet proposent ainsi des tissus, panneaux et autres vêtements protecteurs censés arrêter les ondes ainsi que du matériel pour mesurer leur concentration. Les électrosensibles peuvent également consulter chez les rares spécialistes de cette pathologie, comme le professeur Dominique Belpomme, à Paris qui assure disposer d'un traitement "qui marche dans 15% des cas", a-t-il déclaré au Monde.
Le Collectif des électrosensibles de France réclame pour sa part l'instauration de zones blanches, comme l'a fait la Suède. "Il faut donner la possibilité aux électrosensibles de se mettre à l’abri, c’est-à-dire de disposer de secteurs ou le rayonnement est limité voire quasi nul pour ceux qui sont particulièrement atteints", déclare ainsi la porte parole Sophie Pelletier, interviewée par le site de 20Minutes. Puis de regretter "qu’on déploie un plan numérique pour insérer le wifi dans toutes les écoles sans prendre en compte les risques d’électrosensibilité chez les enfants. Nous sommes face à un problème de santé publique très important qui n’est toujours pas évalué en France tandis qu’on sait qu’en Allemagne 8 à 10% de la population est touché".
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