Erasmus+ : le nouveau programme d'échange européen

Auteur(s)
Pierre Plottu
Publié le 28 octobre 2014 - 16:14
Mis à jour le 19 novembre 2014 - 09:45
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Un étudiant allemand en Erasmus.
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©Paul Hackett/Reuters
Sascha Rousefi, étudiant allemand en Erasmus à l’Imperial College de Londres.
©Paul Hackett/Reuters
Si l’Europe a largement ouvert ses frontières intérieures, la barrière de la langue reste un obstacle au développement des échanges. C’est ici qu’intervient Erasmus, programme européen qui permet aux étudiants de l’Union de partir à l’étranger pour parfaire leur maîtrise des langues étrangères.

Chaque année ils sont des milliers à "partir en Erasmus". Popularisé par L’Auberge espagnole, le carton au box-office de Cédric Klapisch sorti en 2002, le programme de mobilité des étudiants européens connaît un succès qui se confirme au fil des ans.

Ils sont ainsi près de 270.000 (dont un peu plus de 35.000 Français, deuxième nationalité la plus représentée derrière les Espagnols) à avoir bénéficié de ce programme de l’Union européenne lors de la dernière année scolaire, contre 180.000 six ans plus tôt. Au total, Erasmus a fait voyager près de 3 millions d’étudiants depuis sa création en 1987.

Un programme très sérieux

Mis en place sous l’impulsion de Jacques Delors, notamment, Erasmus doit son nom à un acronyme anglais (EuRopean Action Scheme for the Mobility of University Students) inspiré du savant néerlandais Erasme, grand humaniste de la Renaissance ayant parcouru le Vieux Continent au XVe siècle. Dans une Europe toujours plus interconnectée, ce programme vise à favoriser l’apprentissage des langues étrangères. L’objectif est clair: améliorer la formation des étudiants d’aujourd’hui, ces travailleurs de demain pour lesquels maîtriser plusieurs langues sera un atout.

Concrètement, le programme permet dès la deuxième année de licence de faire une partie de son cursus –le plus souvent un semestre ou une année scolaire– dans une faculté d’un des 33 pays membres ou partenaires (Suisse, Norvège, Liechtenstein, Islande, Croatie, Turquie). Les notes acquises à l’étranger comptent autant que celles qui le sont dans le pays d’origine pour l’obtention du diplôme. Le tout sans avoir à débourser d’autres frais d’inscription que ceux versés en France.

Pour ceux qui seraient tentés, il suffit de se rendre au bureau ou service en charge des relations internationales de son université pour faire sa demande. Celui-ci fournit également de l’aide dans les démarches à réaliser, l’organisation de l’accueil sur place, la recherche d’un hébergement, etc.

"Le mieux est de constituer son dossier un an à l’avance, donc dès maintenant pour la rentrée 2015, afin d’être sûr de partir, et à condition toutefois de valider son année", explique à FranceSoir Gwenaele Proutière-Maulion, vice-présidente des Affaires européennes et internationales à l’université de Nantes.

Il faudra ensuite croiser les doigts, du moins selon la destination choisie, car le nombre de places par universités partenaires est limité. "L’Angleterre, l’Espagne, l’Allemagne et l’Italie sont les pays les plus demandés, ce qui correspond aux langues les plus courantes", explique Gwenaele Proutière-Maulion. A l’inverse, le Portugal, la Roumanie, la Turquie et la République tchèque figurent en queue de peloton, ce qui les rend plus faciles d’accès. Il peut être ainsi judicieux de jouer la sécurité et de viser une université moins sollicitée ou un autre pays (par exemple préférer l’Ecosse à l’Angleterre).

Encore plus

Depuis la rentrée 2014, c’est une nouvelle mouture du programme, rebaptisé "Erasmus+", qui s’applique. Un Erasmus qui affiche de grandes ambitions et qui bénéficie de plus de financements, touche plus d’étudiants et leur offre plus de possibilités.

"L’expérience internationale acquise grâce à Erasmus+ renforcera les compétences, le développement personnel et l’aptitude à l’emploi des participants (…) pour faire en sorte que les jeunes soient dotés des compétences nécessaires sur le marché du travail, tant actuel que futur", déclarait en janvier dernier Androulla Vassiliou, Commissaire européenne chargée de l’Education.

Dans les faits, cela se traduit par une augmentation de 40% de crédits alloués, pour atteindre 14,7 milliards d’euros sur la période 2014/2020. L’objectif est de "faire partir en Erasmus" deux millions d’étudiants (dont 330.000 Français) et 650.000 jeunes en formation professionnelle au cours des sept prochaines années, contre trois millions entre 1987 en 2014. 

Les bourses ont également été revues à la hausse pour atteindre jusqu’à 300 euros par mois pour une mobilité d’étude (450 euros pour un stage en entreprise), contre 160 auparavant. De plus, les aides financières sont désormais modulées en fonction du pays d’accueil, dans l’objectif de "lisser" les différences de niveau de vie constatés entre les états. 

Enfin, et alors qu’un seul voyage d’étude et un seul stage n’étaient auparavant autorisés, les étudiants peuvent maintenant cumuler plusieurs séjours, dans la limite d’une durée totale d’un an. Une nouveauté idéale pour ceux qui souhaitent se perfectionner dans plusieurs langues ou qui cherchent à tisser des réseaux dans différents pays.

 

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