Les écoles s'entraînent à réagir en cas d'attentats

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 14 octobre 2016 - 19:35
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Des élèves en classe.
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©Académie Toulouse/Flickr
Comme le prévoit le plan de sécurité des établissement scolaire du gouvernement, les écoles, collèges et lycées doivent mettre en place des exercices de simulations d'attentats.
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Comme le prévoit le plan de sécurité des établissement scolaire du gouvernement, les écoles, collèges et lycées doivent mettre en place des exercices de simulations d'attentats. En maternelle, les enseignants doivent éviter d'effrayer les enfants.

"On va jouer à se cacher!" Les élèves de maternelle ignorent qu'ils se préparent à un exercice de prévention d'un genre nouveau, "attentat-intrusion", que les écoles, collèges et lycées doivent organiser si possible avant la Toussaint.

Pas question d'effrayer les plus petits en leur parlant de terrorisme. En maternelle, les instits passent par le jeu, comme le "roi du silence" ou le jeu de la statue, dans lequel les gamins se figent ou se déplacent suivant les signaux de la maîtresse. Pour s'entraîner à s'échapper, ils peuvent aussi jouer "au chat et à la souris" ou à "minuit dans la bergerie".

Dans l'école de Léa, 5 ans, dans les Yvelines, l'exercice a eu lieu jeudi. "La maîtresse nous a dit: +On va s'entraîner pour la finale+ du grand jeu de la classe la plus calme", explique la fillette, qui avait "la meilleure cachette, sous le bureau de la maîtresse". Les enfants "prennent ça comme un jeu", selon une des institutrices.

César, 4 ans, à Montrouge (Hauts-de-Seine), dit aussi qu'on leur a expliqué qu'ils joueraient à se cacher et "qu'il ne faudrait pas faire de bruit". Pour son grand frère, Luis, en CP, "c'est au cas où il y aurait des méchants".

"Ca ne sert à rien de leur expliquer", selon Clémentine, mère de Chloé, 4 ans, à Paris. "Il faut que les enfants continuent de venir à l'école en se sentant en sécurité et en se disant que c'est un endroit super". Mais, pour elle, les enseignants doivent se sentir "un peu démunis. On leur a donné des consignes de base, fermer les portes, les bloquer avec des meubles, se cacher".

Le but de l'exercice est resté mystérieux dans l'école lyonnaise de Félicien, 8 ans, qui en a été réduit à une série d'hypothèses: "On a entendu le bruit du directeur, c'était un sifflet, pas la corne de brume parce que la corne de brume c'est pour les rejets chimiques, et les rejets chimiques on n'a pas encore fait. Les incendies, c'est une alarme. Ca peut pas être un tremblement de terre non plus parce que c'est plutôt au Japon. Là, je sais pas trop pourquoi c'était". "La maîtresse a fermé la porte à clef, baissé les volets et on s'est mis derrière son bureau" dans un renfoncement, raconte-t-il. "Il ne fallait pas faire de bruit mais y en a deux qui faisaient les imbéciles. Si c'était une vraie attaque, ça serait pas drôle".

Difficile aussi d'obtenir le silence dans un collège parisien, où une dizaine d'élèves sur 120 dans une salle ont tapé sur les tables, selon une élève de 5e. En cas d'attaque, ils seraient tous "morts", leur a dit le principal, leur donnant une heure de colle, raconte l'adolescente.

Dans la classe de Tobias, en 6e à Paris, "un camarade a rappelé au prof de fermer la porte. Tellement la classe faisait du bruit, je n'ai pas entendu la sonnerie du déclenchement de l'exercice. C'était n'importe quoi: rires, chamailleries..." "Après, ça s'est calmé. La principale est arrivée, a dit que nous n'avions pas fait de bruit - ça se voit qu'elle n'était pas là au début -, que les rideaux étaient bien fermés, que nous étions bien cachés, mais qu'il fallait se mettre plus au fond de la classe, puisque là où j'étais, +il+ pouvait me voir."

"C'était juste un exercice, alors on s'en foutait", indique Laura, élève de prépa à Lyon. "On a gardé nos portables sur silencieux et tout le monde a continué à parler doucement, notamment du terrorisme".

Sur Twitter, plusieurs élèves confient avoir fait une sieste sous les tables. Certains ont été dégoûtés d'y trouver des chewing-gums... D'autres se sont entraînés à l'évacuation, comme en Saône-et-Loire, dès juin. "On a rencontré les gendarmes plusieurs semaines avant, on a fait le tour du collège pour repérer les sorties", explique un prof de maths. Le jour J, "chacun savait où aller". Problème, dit-il, aucune procédure n'était prévue pour les élèves handicapés, qui "n'ont pas pu quitter les lieux".

 

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