Lève-tôt ou couche-tard : des mutations génétiques expliqueraient le phénomène

Pourquoi certains se lèvent naturellement à l'aube quand d'autres n'arrivent pas à émerger avant 10 heures du matin? D'après une étude américaine parue mardi 2 février dans la revue Nature communication, des mutations génétiques pourraient être à l'origine de ce phénomène.

Des chercheurs basés en Californie ont conduit une étude d'"association pangénomique" sur 89.283 personnes pour explorer leur génome. Parmi les "cobayes", 44 % d’entre eux, surtout des femmes et des personnes âgées, se considéraient comme des lève-tôt. Au cours de leur étude, les chercheurs ont identifié une quinzaine de mutations génétiques spécifiquement associées aux personnes en bonne santé et naturellement matinales. Sept de ces mutations étaient localisées à proximité de gènes déjà connus pour réguler le rythme circadien, l'horloge biologique des individus.

"Plusieurs gènes qui sécrètent des produits régulant le rythme circadien étaient déjà connus mais leur lien potentiel avec une préférence pour le matin n'était pas clair", expliquent les chercheurs qui ont également constaté chez les personnes matinales des variations génétiques près des gènes contrôlant la perception de la lumière. 

Dans le détail, les lève-tôt ont ainsi tendance à moins dormir que les autres, à moins faire d'insomnies, à moins transpirer la nuit et à moins souffrir de somnambulisme et de dépression.

Chez l'homme l'horloge biologique est située au coeur du cerveau et formée de 20.000 neurones. Elle permet de réguler certaines fonctions vitales sur une période d'environ 24 heures et contrôle le cycle éveil/sommeil, la température corporelle, le rythme cardiaque ou encore la sécrétion d'hormones. Pour se resynchroniser en permanence sur 24 heures, elle se sert de l'alimentation, de l'exercice, de la température extérieure et bien sûr de la lumière.