Loto, Candy Crush, Facebook : comment les jeux de hasards et les smartphones nous rendent accro ?

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France-Soir
Publié le 09 mars 2020 - 18:24
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Si le vendredi 13 est souvent associé à la malchance, il est l'occasion de gagner une grosse cagnotte auprès de la Française des Jeux.
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L'addiction aux jeux d'argent concerne 600 000 de Français
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Si pour l’immense majorité d’entre nous, jouer au loto, à l’Euromillions ou encore aux machines à sous et à Candy Crush est avant tout un plaisir plus ou moins chronophage, pour certaines personnes, la pratique peut devenir excessive, voire pathologique. Par quel mécanisme devenons-nous accro au Loto et autres jeux de hasard ? L’explication est donnée par les experts en biocomportement.

A chaque fois que nous jouons au Loto, nous le savons, nous avons 1 chance sur 18 de voir notre mise remboursée (en remportant le rang 9) et une chance sur 19 millions de décrocher le Jackpot. Mais même si les chances de gains sont donc extrêmement minces et le risque de perdre de l’argent particulièrement élevé, l’envie de rejouer est souvent la plus forte. Pour expliquer ce mécanisme, un biocomportementaliste a fait le parallèle avec la boîte de Skinner, une expérience menée sur des rongeurs dans les années 1930.

Placée dans une boîte dont elle ne peut pas sortir, une souris a pour seule distraction possible un bouton ou un levier qui lui permet de recevoir de la nourriture lorsqu’elle appuie dessus. Et voici ce que le chercheur (un certain B.F Skinner) a pu observer : lorsque le système fonctionne normalement, c'est-à-dire en permanence, la souris appuie dessus seulement lorsqu’elle ressent le besoin de se nourrir. Si l’on débranche le système et que le bouton ne déclenche plus jamais la distribution de nourriture, la souris commence par appuyer frénétiquement dessus. Des dizaines, des centaines de fois… jusqu’à ce qu’elle renonce, et se laisse mourir de faim, épuisée.

Enfin si le dispositif est branché et débranché de manière aléatoire, très peu de temps chaque jour et à des moments différents et imprévisibles, Skinner observe que la souris choisit d’appuyer sans cesse sur le bouton. Son alimentation étant liée au hasard et ne sachant pas si elle va recevoir 10, 1 ou 0 croquettes, la peur de manquer s’installe. Et elle ne parvient plus à contrôler son désir d'actionner le levier.

Le business des machines à sous et des réseaux sociaux repose sur le même principe

Le parallèle est également fait avec les machines à sous. De la même manière, l’industrie des casinos jouent sur cette vulnérabilité psychologique. Ne sachant pas à l’avance ce qu’il va gagner, le joueur tire sur le levier de manière frénétique. Lorsqu’il est sur le point d’abandonner, il peut compter sur la « chance » d’un gain plus ou moins important ou sur la « générosité » du casino qui lui offre un verre ou un jeton supplémentaire… pour l’inciter à rester et à rejouer.

Notre addiction aux applications pour smartphones reposerait sur le même mécanisme. Si nous sommes accro à Facebook, Instagram, Twitter ou encore Candy Crush et Netflix, c’est parce que leurs créateurs ont fait en sorte que nous soyons récompensés à intervalles réguliers. A grand renfort de « like » et de commentaires, mais aussi de nouveaux contenus prétendument incontournables… dont nous sommes notifiés de manière totalement aléatoire.

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