Rentrée 2016 : malgré le handicap ou la maladie, un premier jour presque comme les autres

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 01 septembre 2016 - 21:00
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Un fauteuil roulant.
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©Durand Florence/Sipa
Certains élèves restent deux ans dans l'établissement, rarement plus.
©Durand Florence/Sipa
Les élèves souffrant d'un handicap physique grave peuvent également suivre le même cursus que les autres grâce à des établissements adaptés, comme le collège-lycée Élie Vignal de Caluire près de Lyon.

Ils franchissent la porte à pied ou en fauteuil roulant, effrayés ou souriants: au collège-lycée Élie Vignal de Caluire près de Lyon, qui accueille des élèves malades ou handicapés, la rentrée des classes est presque une rentrée comme les autres.

Venus parfois avec leurs parents, les 90 élèves de cet établissement hors-norme, dont 40 nouveaux, sont accueillis un par un et dirigés vers leurs classes. Huit en tout, de la 6e à la Terminale STMG (Sciences et technologie du management et de la gestion).

Construite en 1984, cette cité scolaire, financée par le conseil régional depuis 2013, est seule en France à "assurer la continuité du parcours scolaire des élèves" en dispensant des cours dans ses locaux comme dans 14 services hospitaliers de la Métropole de Lyon, explique à l'AFP le directeur de l'établissement public, Damien Coursodon.

Âgés de 10 à 20 ans, les élèves souffrent de handicaps ou de pathologies allant des troubles psychiques aux infirmités motrices cérébrales (IMC), mais "pas de déficience mentale".

"Nous avons un cursus normal mais avec une pédagogie adaptée car les enfants sont trop fatigables, trop fragiles et en souffrance pour suivre une scolarité dans un établissement de secteur", détaille-t-il.

Certains restent deux ans, d'autres, c'est plus rare, plus longtemps.

"Ils sont tous en capacité d'apprendre mais de manière très différente et certains ont un haut potentiel", note M. Coursodon, pour qui le collège-lycée de Caluire est "un intermédiaire pour leur faire reprendre confiance et une passerelle pour leur permettre de se reconstruire et de réintégrer un établissement de secteur".

L'institution s'en est donné les moyens: 12 élèves par classe, 35 enseignants et 14 AESH (accompagnants d'enfants en situation de handicap) ayant tous une "sensibilité à la différence", avec une infirmière à temps plein.

Visiblement anxieuse, Camille, 15 ans, hésite à quitter son père pour rejoindre sa classe de seconde. Cela fait quatre ans que la jolie adolescente, qui souffre de l'angoisse de la séparation et a été hospitalisée douze mois, est en rupture avec l'école, explique à l'AFP son père, Julien Vuillet.

"C'est sa première rentrée ici, au début elle ne voulait pas en entendre parler et petit à petit l'idée a fait son chemin, c'est le pied à l'étrier", ajoute-t-il, plein d'espoir. D'autant que Camille, qui "veut faire médecine", espère intégrer l'an prochain une première scientifique dans un établissement de secteur.

Scolarisée ici depuis 2012, Faustine, 15 ans, en fauteuil roulant, est heureuse de rentrer en 3ème. L'adolescente, brûlée à 80% dans un accident de voiture à l'âge d'un an, a subi depuis plus d'une dizaine d'opérations et souffre de troubles notamment orthographiques.

"Ici on ne parle pas de nos difficultés car on sait qu'on en a tous et c'est très agréable", explique Faustine qui apprécie "l'effectif réduit", "les profs plus à l'écoute" et les "cours qui ont plus de couleur".

Pour sa mère, Stéphanie Grandcolas, "cette école participe à sa joie de vivre". "Ici, il y a un regard de bienveillance, sa maladie et ses problèmes sont mis de côté, c'est orienté sur la scolarité, avec une place pour les soins en cas de besoin".

Ses professeurs sont ainsi venus lui faire cours chez elle, lorsqu'elle était hospitalisée à domicile l'an passé.

Jupe flashy et visage souriant, Marilou, 10 ans, fait sa première rentrée à Élie Vignal, en 6ème, au grand soulagement de sa mère, Sophie Lannes-Porte.

Victime d'une méningite à sa naissance, la fillette souffre d'hydrocéphalie. "Elle est hyperfatigable et on ne sait jamais quand elle doit être opérée", explique cette sage-femme pour qui, ici, sa fille "n'aura pas à se mettre la pression pour être comme tout le monde". 

 

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