Une étude scientifique souligne le lien entre la créativité et la folie
Si l'on pense spontanément qu'il faut un brin de folie pour nourrir la créativité artistique, une étude islandaise publiée dans la revue britannique Nature Neuroscience prétend en avoir apporté la preuve. Les chercheurs se sont penchés sur échantillon de 86.000 de leurs compatriotes pour arriver à une conclusion: la créativité se retrouve le plus souvent chez des personnes présentant des profils propices à des troubles psychiatriques comme la bipolarité ou la schizophrénie.
Concrètement, les chercheurs ont étudié le génome de personnes présumées "créatives" (des membres des sociétés nationales artistiques de danseurs, d'acteurs, de musiciens ou d'écrivains) et d'autres présentées comme "non créatives" (agriculteurs, pêcheurs, employés, travailleurs manuels et vendeurs). Et la tendance statistique soulignée par ces chercheurs est que le code génétique des artistes se trouverait à mi-chemin entre celui des personnes psychotiques et celui des personnes dites "normales". Ce qui accréditerait donc la thèse que folie et créativité ne sont pas toujours très éloignées.
Malgré l'importance de l'échantillon, et un résultat finalement assez intuitif, une partie de la communauté scientifique appelle à la prudence face aux conclusions de l'étude. Tout d'abord parce que la notion de "créativité", mal définie, repose sur la profession exercée par la personne étudiée, partant du postulat qu'un danseur ou un écrivain sont forcément créatifs, alors qu'un agriculteur non.
De plus, cette étude part d'un principe loin d'être reconnu unanimement: l'idée que la bipolarité ou la schizophrénie sont nécessairement des maladies d'origine génétique. Or, même si une composante génétique (d'ailleurs multiple, et pas seulement sur un seul gène) a été été démontrée, d'autres mécanismes biologiques, indétectables sur un génome, sont aussi en jeu, ce qui tempère quelque peu les résultats de l'étude.
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