Urgo, maître à panser

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PP
Publié le 06 février 2015 - 16:13
Mis à jour le 18 février 2015 - 20:40
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Une vieille publicité Urgo.
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Une vieille publicité Urgo.
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Entreprise fondée dans la région dijonnaise il y a près de soixante ans, Urgo a une histoire où se mêlent innovation et créativité publicitaire. Fondée par le pharmacien Jean Le Lous et aujourd’hui dirigée par son fils, c’est aussi une entreprise qui produit l’essentiel de sa gamme en France.

"Y’a de l’Urgo dans l’air, y’a de l’air dans Urgo". Né à la fin des années 1970, ce slogan a marqué la mémoire collective. Et a largement contribué à faire d’Urgo, aujourd’hui leader en France dans les premiers soins et numéro trois européen de la cicatrisation, une référence.

La société dijonnaise a été fondée en 1958 par Jean Le Lous, un Breton originaire d’un petit bourg finistérien de la baie de Morlaix. Déjà à la tête des laboratoires pharmaceutiques Fournier (spécialisés dans la fabrication de potions et de pansements) depuis une quinzaine d’années, il décide de créer Urgo. L’objectif est de dédier la société à la production de pansements à destination des pharmacies et des particuliers. 

Le succès est immédiat, notamment grâce à une invention de la marque: le pansement prêt à l’emploi. Révolutionnaire pour son époque, ce nouveau produit lancé en 1960 séduit les bricoleurs du dimanche ainsi que les mamans prévoyantes, et tous lui réservent une place de choix dans l’armoire à pharmacie familiale.

Technologie de pointe

Avec la volonté d’être toujours en pointe et l’intention de s’imposer sur le marché des médicaments de parapharmacie non remboursés, Urgo investit tout particulièrement dans la recherche. La marque de Jean Le Lous invente ainsi Humex –un médicament contre le rhume– en 1963 mais aussi toute une gamme de pansements, dont celui qui respire (avec le nouveau slogan "Urgo est plein de trous") et qui ne colle pas à la plaie en 1973. Côté médicaments, on lui doit notamment l’anti-cholestérol Lipanthyl (1975), qui participera activement à l’ascension de la marque.

Dernière innovation majeure de la société, l’Urgotul est un pansement non adhésif et tout à la fois antibactérien et permettant une cicatrisation en milieu humide. Sorti en 2000, il est utilisé par le milieu médical pour soigner les ulcères, les escarres, mais aussi les brûlures au second degré ou les plaies chirurgicales.

Outre la technicité et l’innovation de ses produits, Urgo a très vite fait de la publicité un axe fort de sa stratégie de développement. L’objectif étant d’être "la référence dans l’esprit des gens quand ils pensent cicatrisation et processus de soins", explique à FranceSoir Pierre Moustial, directeur général des laboratoires Urgo. 

Dès les origines de sa société, son fondateur Jean Le Lous tient ainsi à la doter d’une identité forte et mise sur la communication auprès du grand public. Mais c’est surtout à partir de 1979, avec le fameux slogan vantant les pansements aérés, qu’elle devient un repère dans l’esprit des Français.

Mais pourquoi ce nom, "Urgo"? Il y a deux raisons à cela. La première est la volonté de jouer sur l’analogie entre les mots "urgence" et "Urgo". Ainsi, le premier slogan de la marque était "Il y a urgence, il y a Urgo".

Vive la santé

La deuxième, à en croire Pierre Moustial, "tient au fait que ce nom est au cœur du mot +boURGOgne+, rappelant ainsi les racines de l’entreprise et son ancrage fort dans la région".

En effet, depuis sa création, Urgo est implanté en Côte-d’Or. Entre son usine de Chevigny-Saint-Sauveur et ses autres sites, pour la plupart implantés dans la banlieue dijonnaise, la marque emploie près de 800 salariés dans le département, sur les 1.700 que compte la marque (dont 700 à l’étranger). Et revendique également produire à près de 90% en France.

Un attachement régional réaffirmé depuis qu’Hervé Le Lous, le fils du fondateur, a racheté et intégré Urgo à son propre groupe, VivaSanté, en 2003. Dans le giron de ce géant de la parapharmacie français, aux côtés des marques Mercurochrome, Juvamine, ou encore Ricqlès, la marque Urgo est menée de main de maître par son nouveau président. Elle a ainsi doublé ses ventes en dix ans pour réaliser 362 millions d’euros de chiffre d’affaires, dont près de la moitié à l’international. Des résultats qui font d’Urgo le poids lourd de VivaSanté, groupe totalisant près de 450 millions d’euros de chiffre d’affaires annuel.

Le groupe parapharmaceutique ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Entre sa stratégie de développement sur les marchés à fort potentiel de croissance comme l’Asie ou l’Afrique, et sa volonté d’innovation (plus de 19 millions d’euros investis chaque année), il compte s’appuyer sur Urgo pour atteindre "le milliard d’euros" de chiffre d’affaires en 2020, affirme Pierre Moustial.

 

 

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