Blocage de l'A1 par des gens du voyage : des peines jusqu'à 18 mois de prison ferme
Dix personnes de la communauté des gens du voyage, soupçonnées d'avoir bloqué l'autoroute A1 fin août près de Roye (Somme), ont été condamnées ce vendredi 5 à des peines allant jusqu'à 18 mois de prison ferme, et deux ont été relaxées.
Deux personnes ont été condamnées à 18 mois de prison ferme, deux à 24 mois dont 12 ferme, quatre à six mois ferme et deux à quatre mois ferme. Toutes ont également été condamnées à 1.000 euros d'amende par le tribunal correctionnel d'Amiens.
La procureure Emmanuelle Puyobrau avait requis vendredi matin trois ans ferme avec mandat de dépôt pour trois des 12 prévenus, trois ans dont deux ferme pour deux d'entre eux, un an ferme pour un autre et un an dont six mois ferme pour les quatre autres. Elle avait réclamé également 5.000 euros d'amende pour chacun d'entre eux, et la relaxe pour seulement deux des prévenus.
Présents tout au long des audiences, six personnes manquaient cependant au moment du délibéré, qui a été accueilli dans le calme. "Quand il y a de la prison ferme, il y a toujours trop de prison, mais c'est une décision d'apaisement", a réagi l'avocat de trois des prévenus Me Jérôme Crépin devant la presse. "Je pense que la justice a entendu ce qu'on a plaidé, voire crié parfois. On ne voulait pas que la fracture s'aggrave (avec les gens du voyage) et je pense que la justice est allée dans ce sens", a-t-il ajouté satisfait.
Sur les douze prévenus qui comparaissaient depuis jeudi 4 matin devant le tribunal correctionnel d'Amiens pour "entrave à la circulation de véhicules", certains aussi pour "destruction du bien d'autrui par un moyen dangereux pour les personnes" et "vol en réunion", six avaient nié les faits.
A l'origine de ce mouvement de colère dans la nuit du 28 au 29 août, week-end de retour de congés: un triple homicide quatre jours plus tôt dans leur communauté à Roye (Somme) et le refus de la justice de laisser sortir de prison le fils de l'une des victimes, le temps d'assister aux obsèques. Les gens du voyage avaient alors décidé d'effectuer cette spectaculaire action pour faire pression sur la justice. La cour d'appel d'Amiens avait finalement autorisé cette présence aux funérailles et les gens du voyage avaient aussitôt levé le barrage.
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