Covid-19 : la vérité des faits et des chiffres

Auteur(s)
Alain Tranchant pour FranceSoir
Publié le 30 novembre 2020 - 10:23
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Covid-19 : la vérité des faits et des chiffres
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Tribune : Mauvais week-end pour nos gouvernants ! Embourbés dans l'inutile loi "sécurité globale", empêtrés dans la curieuse ouverture des stations de sports d'hiver sans skis, embarqués dans l'incroyable imprudence de l'opération vaccin sur la seule foi de communiqués de presse de laboratoires étrangers, le Président de la République et son gouvernement ont subi un véritable camouflet et vérifié qu'il ne suffit pas d'être politiquement majoritaire pour avoir juridiquement raison.

 

Dimanche 29 novembre, le Conseil d'Etat a en effet donné gain de cause à l'épiscopat français en demandant au gouvernement de revoir, "dans les trois jours", l'interdiction des messes réunissant plus de 30 fidèles, considérant que cette restriction était "disproportionnée" en termes de santé publique, et qu'elle constituait une atteinte grave à la liberté de culte.

 

Déjà, samedi soir, des offices avaient été célébrés en passant outre à cette limitation de 30 personnes, sans que le pouvoir n'ose faire appel à la force publique pour faire respecter sa réglementation totalement ridicule.

 

A ses dépens, mais il l'a bien cherché, le pouvoir apprend donc qu'à l'absurde nul n'est tenu ! Et cela, au moment même où des yeux sont en train de se dessiller et des oreilles de s'ouvrir.

 

Il n'était pas de mise, et il n'est peut-être pas encore de bon ton, de dire haut et fort que "les princes qui nous gouvernent" n'ont pas excellé dans la gestion de la crise du coronavirus. C'est bien connu : avoir raison trop tôt est un grand tort. Mais, depuis deux semaines, les faits commencent à peser de tout leur poids.

 

Un jour, on apprend que l'Organisation Mondiale de la Santé rejette la solution Remdesivir comme traitement de la maladie Covid-19. Un autre jour, on annonce la démission du Directeur de l'Agence Nationale de Sécurité du Médicament, l'homme qui a prêté sans difficulté son concours au refus de livrer l'hydroxychloroquine à l'IHU Méditerranée du Professeur Raoult.

 

Comment ces faits ne pourraient-ils pas interpeller les observateurs de bonne foi ? Le Remdesivir, traitement à 3 500 euros (même en période "quoi qu'il en coûte", ce n'est pas rien !), vanté jusque dans les salons de l'Elysée par un représentant de laboratoire lors d'un Conseil scientifique, vendu pour plus d'un milliard d'euros à l'Union Européenne pour être laissé dans les tiroirs, puisqu'il est pratiquement interdit d'utilisation par l'OMS.

 

D'un autre côté, la chloroquine. "Pas assez cher, pas assez chic", écrivait le Professeur Perronne dans son livre "Y a -t-il une erreur qu'ILS n'ont pas commise ?". Son prix : 8 euros la boîte, vendue ... en épicerie dans certains pays africains, tellement le produit est dangereux !

 

Le problème, le vrai problème pour celles et ceux qui ont manqué à leur devoir, c'est qu'après 9 mois de pandémie, l'heure d'un premier bilan a sonné et que les chiffres parlent, et accusent.

 

Ce week-end, "Le Figaro Magazine" publiait un article documenté : "Pourquoi font-ils bien mieux ailleurs ? Des mesures cohérentes et ciblées, de la réactivité, du bon sens et de la fermeté ... Certains pays font figure de bons élèves dans la lutte contre la Covid-19". 

 

Et d'abord, l'Allemagne. Pas de couvre-feu. Pas de fermeture des commerces de détail cet automne. Pas de biens "non essentiels". Pas d'attestation de sortie du domicile. Pas d'interdiction des offices religieux. "Il est vrai, relève le journal, que les Allemands ont pris une longueur d'avance sur les Français dans la gestion de la crise".

 

Refusant de voir la vague déferler, nos pouvoirs publics ont consacré les mois de janvier et février 2020 à la réforme des retraites, à l'article 49-3, mettant notamment dans la rue blouses blanches et robes noires. Il s'agissait de sauver le soldat Griveaux, de trouver un point de chute pour Mme Buzyn à l'Hôtel de Ville de Paris. Sans succès. Tandis qu'Angela Merkel incitait les Allemands à fabriquer des masques "avec les moyens du bord", lançait un dépistage massif et rapide des cas de Covid-19. J'oubliais : notre Président entendait bien continuer ses soirées au théâtre !

 

Une simple recherche sur Internet permet d'utiles comparaisons sur la mortalité liée au Covid-19, donne une idée des bons et mauvais élèves et confirme une gestion différente de la crise des deux côtés du Rhin.

 

Résultat : au 28 novembre, 16 181 morts en Allemagne ; 52 127 en France, soit 36 000 décès en plus pour 16 millions d'habitants en moins ! 4 fois plus de morts en France qu'en Allemagne.

 

Rapportés au million d'habitants, les 778 décès français sont quasiment au même niveau que ceux du Brésil (789), inférieurs de 3 % seulement à ceux des Etats-Unis (803). Ne nous comparons surtout pas à la Corée du Sud (10), au Sénégal (20), au Maroc (158), à l'Allemagne (195), au Portugal (428), et même à la Suède, qui n'a jamais confiné sa population (668). Seules, l'Italie et l'Espagne, avec plus de 900 décès, font plus mal que nous. La Belgique étant hors concours, avec 1 420 décès par million d'habitants.

 

Et cela n'empêche pas M. Macron, hélas ! familier des approximations ou contre-vérités, de soutenir que la France a tenu le choc ...

 

"Le Figaro" serait-il devenu à son tour "complotiste" ? Plutôt que de jeter l'anathème sur ceux qui ne pensent pas comme lui, le pouvoir gagnerait à faire preuve de moins d'arrogance et à reconnaître ses insuffisances. Mais, l'autre soir encore, M. Macron mettait en garde contre les "complotistes". Comme M. Darmanin, emboitant le pas à son commandant en chef, disait dans les premiers jours de la pandémie : "Ce n'est pas quand nous sommes en guerre qu'il faut faire des polémiques ou poser des questions".

 

Ces chiffres de mortalité donnent évidemment raison au Professeur Raoult, qui déplorait récemment que "c'est dans les pays les plus riches, une partie des pays dans lesquels les structures sanitaires étaient censées être les meilleures, que la mortalité a été la plus élevée", et pour une raison bien précise : le traitement des maladies infectieuses a cessé d'être une priorité dans les pays les plus riches.

 

Au total, il n'est nul besoin d'ourdir une conspiration pour faire apparaître la gestion calamiteuse de la pandémie dans notre pays. Il suffit simplement d'être patient pour voir la vérité éclater au grand jour.

Tout vient à point à qui sait attendre ...

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