L’activité hospitalière en 2020 : la vraie version

Auteur(s)
Pierre Lecot, pour FranceSoir
Publié le 27 novembre 2021 - 12:45
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Chiffre sur l'activité hospitalière (2020)
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En fait, si on regarde bien...
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TRIBUNE — L'agence technique de l’information sur l’hospitalisation (ATIH) a sorti un rapport d’analyse sur l’impact de la Covid-19 sur les hospitalisations durant l’année 2020. Ce rapport a notamment révélé que durant l’année 2020, les hospitalisations pour cause de Covid-19 n’ont finalement représenté que 2 % de l’activité hospitalière sur l’année. La lumière a été faite sur ce rapport lorsque Martin Blachier l’a évoqué sur LCP, émission Ça vous regarde du 09 novembre 2021. La presse s’est bien évidemment empressée d’enterrer les résultats de ce rapport pour éteindre cet incendie qui menaçait de brûler l’histoire officielle.

Ce rapport a été enterré un peu vite et, surtout, l’autre rapport concernant l’activité totale des hospitalisations en 2020 a été passé sous silence. Nous allons voir que, non seulement l’activité Covid-19 à l’hôpital est très loin d’avoir ressemblé à l’image que les médias ont voulu véhiculer, mais qu’en plus, l’hôpital français n’a jamais été autant sous-utilisé qu’en 2020.

L’activité Covid-19 de l’hôpital finalement faible sur l’année

La première révélation de l’étude de l’ATIH est le nombre d’hospitalisations pour cause Covid-19 en 2020. Sur l’ensemble de l’année, 217 974 patients ont été hospitalisés pour cette cause (Figure 1).

Ce nombre est étonnamment assez éloigné de ce que l’on peut trouver sur Géodes, le portail des statistiques du ministère de la Santé, sur lequel on trouve 277 821 en 2020 (Figure 2). Il semble manquer 60 000 hospitalisations dans le rapport de l’ATIH, soit 20 % du total. Cependant, à la page 20 du rapport, dans la partie Sources et Méthodes, on peut lire « La population d’étude est constituée des patients hospitalisés en 2020 pour une prise en charge de la COVID-19. […] Les hospitalisations de patients testés positifs à la COVID-19 mais asymptomatiques 16 ou dont le motif de recours à l’hospitalisation de court séjour n’était pas la COVID-19 ne sont pas intégrées au champ d’analyse. » Ainsi, l’ATIH, contrairement au ministère de la Santé, ne compte pas comme « Covid-19 » les patients hospitalisés pour une jambe cassée, mais déclarés malades a posteriori de la Covid-19. Il est intéressant de savoir que ces patients représentent 20 % des statistiques officielles, soit un patient sur cinq.

Au bilan, ces hospitalisations Covid-19 représentent 2 % de l’activité hospitalière sur l’année (Figure 3). Une activité assez insignifiante au regard de ce que gère l’hôpital avec ses 11 millions d’hospitalisations annuelles.

Les seules statistiques qui augmentent sont les durées d’hospitalisations et les nombres de décès des patients Covid par rapport aux autres patients.

Cependant, comme nous l’avons vu, les personnes hospitalisées pour Covid-19 sont les personnes âgées (Figure 4). Il paraît donc normal (voire rassurant) d’avoir plus de décès pour les hospitalisations Covid-19 de patients de plus de 80 ans, que pour les ruptures des ligaments croisés après un match de football de patients de moins de 40 ans.

À ce stade, il convient de rappeler que chaque année, plus de la moitié des décès français (donc plus de 300 000) ont lieu à l’hôpital (Figure 5). L’hôpital est le principal lieu de décès des Français, et c’est le signe qu’ils sont pris en charge, pas que l’hôpital est un lieu dangereux.

Concernant la durée des hospitalisations et la part des décès (Figure 6), nous avons montré à de nombreuses reprises que les patients Covid-19 n’ont pas eu de soins précoces de la part de leur médecin (puisque c’était déconseillé, voire interdit). Ils sont arrivés à l’hôpital dans un état fortement dégradé et il est normal qu’ils y soient restés plus longtemps et soient plus souvent décédés que pour une grippe prise en charge précocement. Cela ne prouve pas la dangerosité de la maladie, mais celle de l’interdiction de soin.

En plus de montrer que la Covid-19 a finalement peu pesé sur l’activité hospitalière sur l’année, il convient de rappeler que l’activité hospitalière n’a jamais été aussi faible que pendant cette année 2020. Toutes les déprogrammations ou les évictions de patients du fait de la politique de non prise en charge ont eu un effet déplorable sur l’organisation du soin. Cette non prise en charge est mesurée dans l’autre rapport de l’ATIH sur les hospitalisations totales.

Sur l’année, l’hôpital a accueilli 1,3 million de patients en moins, représentant 2,2 millions de séjours en moins. Cela représente un recul de plus de 10 % à chaque fois, et autant de personnes qui n’ont pas été prises en charge et soignées.

La presse s’est évidemment fait l’avocat du gouvernement en nous expliquant que ces chiffres annuels de faible activité totale ou Covid ne représentent pas les pics énormes qui ont eu lieu pendant les vagues. Heureusement, l’ATIH nous permet de vérifier tout cela.

L’activité Covid-19 de l’hôpital finalement faible pendant les vagues

Les fiches synthétiques de l’ATIH nous permettent de mesurer l’activité hospitalière mois par mois et de la comparer à l’activité liée à la Covid-19. Le nombre de séjours liés à la Covid-19 représente donc 1,3 % des séjours sur l’année, mais selon les mois cette part a pu varier entre 0 et 7,5 % (Figure 8).

Ainsi, au plus fort de l’activité Covid, cette dernière n’a représenté que 7,5 % de l’activité hospitalière en avril 2020. C’est déjà peu, mais encore à nuancer. En effet, les mesures de confinement et d’annulation de tout le reste de l’activité ont drastiquement diminué l’activité hospitalière à cette période.

L’activité hospitalière d’avril 2020 est 50 % inférieure à l’activité normale de cette période, comme en témoignent les courbes de 2018 et 2019 (Figure 9). Ainsi, 7,5 % de Covid dans un contexte où l’hôpital ne fonctionne qu’à mi-régime, signifie que l’activité Covid n’a représenté au maximum que 3,7 % d’une activité normale.

Il n’y a donc jamais eu d’impact de la Covid pour faire déborder l’hôpital. Non seulement à aucun moment l’hôpital n’a débordé, mais il a fonctionné en sous-régime toute l’année, et l’impact de la Covid est insignifiant quel que soit le moment.

L’activité Covid-19 de l’hôpital finalement faible partout

Les fiches synthétiques de l’ATIH nous permettent de mesurer l’activité région par région pour savoir si finalement la crise hospitalière a eu lieu quelque part, puisque au niveau de la France, elle n’a eu lieu à aucun moment.

On observe alors que la région ayant la part d’hospitalisations Covid la plus forte est l’Île-de-France, avec 2,2 % d’hospitalisations Covid (Figure 10). Ainsi, même au niveau régional, on est incapable de trouver un hôpital qui déborde à cause de la Covid-19.

En revanche, on note une correspondance quasi-parfaite entre la part de Covid-19 déclarée et la sous-activité de l’hôpital. Plus l’hôpital a déclaré une part importante de Covid-19 et plus son activité a en fait baissé en 2020.

On note également que cet ordre correspond parfaitement à l’affiliation au pouvoir des grands dirigeants des services de santé de ces territoires, avec en premier lieu les Parisiens bien évidemment.

En conclusion, nous pouvons dire que nous avons montré dans de nombreux articles et vidéos que la mortalité sur l’année 2020 ne peut en aucun cas être attribuable à la seule Covid et est bien trop faible pour justifier la moindre mesure coercitive. Grâce à l’ATIH, nous savons dorénavant qu’il en est de même pour les hospitalisations. Le catastrophisme médiatique est toujours une mise en scène justifiant la répression.

Toutes ces statistiques proposées par l’ATIH ne font que nous confirmer que nous faisons face depuis deux ans à des choix idéologiques, politiques ou financiers de la part des décideurs, qui n’ont rien à voir avec la santé des Français.

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