Vaccin : le pouvoir à marche forcée en terre inconnue

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Alain Tranchant pour FranceSoir
Publié le 08 décembre 2020 - 12:10
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Vaccin : le pouvoir à marche forcée en terre inconnue
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Tribune : A bride abattue, le pouvoir joue son va-tout en matière de santé, et son avenir en termes politiques, en misant uniquement sur la solution du vaccin pour sortir le pays de la crise sanitaire et permettre aux Français de retrouver une vie normale.

 

C'est un pari, et un pari risqué.

C'est un pari, parce que si la pandémie a disparu en Asie, elle sévit toujours en Europe. Or, tant que le virus est là, il faut prendre en charge les malades et les soigner.

 

Là où le bât blesse, c'est que le pouvoir a mis totalement à côté de la plaque avec le Remdesivir qu'un laboratoire américain a réussi à lui refiler, lui vendant un âne dans un sac ! alors que l'OMS s'apprêtait à l'écarter du traitement du coronavirus. Incapables d'humilité, il est évidemment impossible à nos dirigeants de reconnaître que le traitement à base de chloroquine a fait la fortune, non pas des laboratoires, mais des pays qui l'ont utilisé dans le monde entier, et qui ont une mortalité très inférieure à la nôtre. C'est un comble, et qui devrait interpeller l'opinion, à condition qu'elle en soit informée : c'est dans les pays pauvres que la population a été la mieux protégée et soignée, que la mortalité a été la plus faible.

 

On va donc continuer à compter nos morts. Avec, toutefois, une différence notable par rapport au printemps : désormais, le pouvoir s'épanche peu sur la mortalité liée à la Covid-19. Et pour cause ! Avec 55 000 morts (36 000 de plus qu'en Allemagne), il est difficile de jouer aux "premiers de cordée" !

 

Tout miser sur le vaccin est aussi un pari risqué, et pour deux raisons.

La première est relative à la mise sur le marché français des vaccins en provenance de l'étranger. Ayant massivement investi, les laboratoires entendent évidemment obtenir un retour sur investissement. De là à décliner leur responsabilité pour d'éventuels effets secondaires et à la transférer sur les Etats, il y a un pas qui ne devrait pas être franchi ... surtout si ces laboratoires sont véritablement certains de la qualité et de l'efficacité de leur produit. 

De nombreux scientifiques observent, par ailleurs, qu'à ce jour ces vaccins ne sont proposés à la vente qu'au vu de simples communiqués de presse, et sans que des données scientifiques ne soient mises à la disposition des acquéreurs. Ce qui pose tout de même question.

 

Le pari est encore plus risqué quand l'on apprend que les seuls vaccins accessibles actuellement ne répondent pas à la définition traditionnelle d'un vaccin, puisqu'il ne s'agit pas d'inoculer le virus à l'être humain, mais de lui appliquer la technique de la thérapie génique ... réservée jusqu'à présent aux légumes, et jamais expérimentée, pas même chez l'animal. Il s'agit d'"injecter des acides nucléiques qui provoqueront la fabrication d'éléments du virus par nos propres cellules".

Ancien Vice-Président du Comité d'experts des vaccins de l'OMS, pour la zone Europe allant jusqu'à la Russie et l'Asie centrale, ce qui lui donne quelque droit à la parole - si ce n'est des devoirs ! - le Professeur Perronne estime qu'il y a peut-être là "une bonne technique d'avenir", mais qu'il faudrait aussi "avoir une certitude sur la sécurité de ce type de technique", parce que l'homme va en être "le premier cobaye sur terre".

 

"Si la Covid-19 faisait 50 % de morts", nous serions alors dans une médecine de guerre, et il serait envisageable de prendre ces risques. Mais "le virus fait 0,05 % de morts, et on va prendre tous les risques", ajoute -t-il. Avant de conclure : "Louis Pasteur doit se retourner dans sa tombe".

Y a -t-il, du reste, besoin d'un vaccin ? Sur "Sud Radio", Christian Perronne était catégorique. Avec un tel niveau de mortalité, "je n'ai jamais vu dans l'histoire de la médecine qu'on développe en urgence des vaccins pour vacciner des millions, des milliards d'individus pour un virus qui ne tue plus, sauf des personnes à risques qu'on pourrait identifier pour les traiter".

 

Mais voilà ! Le pouvoir n'est sûrement pas prêt à admettre ses erreurs, ni à reconnaître que le confinement va coûter une fortune à notre pays, surtout si l'on compare notre situation à celle de la Corée du Sud (545 morts !) et, plus près de nous, à la Suède (14 % de morts en moins par million d'habitants), pays qui n'ont ni confiné leur population, ni arrêté leur économie, ni mis en péril leurs finances publiques.

Une grande question demeure posée : et si Emmanuel Macron avait eu les bonnes intuitions, d'abord en déclarant début mars : "La vie continue. Il n'y a aucune raison, mis à part pour les populations fragilisées, de modifier nos habitudes de sortie", puis en rendant visite au Professeur Raoult le 9 avril ?

 

Mais il n'a pas su résister au poids des entourages, à l'influence de son Conseil scientifique. Il n'a pas voulu décider, ce qui est pourtant le rôle du Président de la République, ni prendre des risques, ce qui est la marque de l'homme d'Etat.

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