"Irresponsabilité" : Macron devrait balayer devant sa porte...

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Alain Tranchant, pour FranceSoir
Publié le 09 août 2021 - 16:40
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L'Avis Tranchant d'Alain
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L'Elysée ne répond plus
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CHRONIQUE - Quelle mouche a bien pu piquer M. Macron pour qu'il gratifie d' "irresponsabilité et égoïsme" les Françaises et les Français, dont je m'honore de faire partie, qui ne consentent pas à obtempérer, le petit doigt sur la couture du pantalon, à ses injonctions vaccinales ?

Observateur ou acteur de la vie politique de notre pays depuis plus d'un demi-siècle, jamais je n'ai entendu un président de la République s'adresser au peuple français comme l'a fait à de multiples reprises, et donc tout récemment encore, le locataire actuel de l'Elysée. Si le bilan de sa mandature était exceptionnellement bon, passe encore qu'il prenne des libertés avec les convenances et avec le respect dû au peuple souverain. Mais, hormis de grands effets d'annonce, le bilan réformateur du quinquennat sera bien mince. Où en est, pour ne prendre que cet exemple, la diminution du nombre des parlementaires ? Et ce n'est certainement pas la gestion de la crise du Covid-19 qui viendra rehausser le tableau.

Dans la tête des Françaises et des Français qui ont connu l'affaire du sang contaminé, résonne toujours le "responsable, mais pas coupable" de Madame Dufoix, ministre des affaires sociales du gouvernement Fabius. Aujourd'hui, pour reprendre cette métaphore, le chef de l'Etat et son gouvernement sont "responsables et coupables". La responsabilité est le lot de tous ceux qui sont aux affaires, plus encore en période de crise, voire de guerre. Et la formule populaire le dit à fort juste titre : c'est au pied du mur que l'on voit le maçon ! Et c'est dans la difficulté qu'apparaissent les caractères et que se bâtissent, le cas échéant, les carrières et les réputations.

Dix-huit mois après le début de la pandémie, le bilan est là et les chiffres accusent. Avec 112 000 morts pour 67 millions d'habitants, notre pays ne se trouve sûrement pas parmi "les premiers de cordée". Heureusement que le Royaume-Uni, la Belgique et l'Italie, chez nos voisins immédiats, font plus mal que nous en Europe. Heureusement que le Brésil et, à un moindre degré, le Mexique affichent des chiffres de mortalité bien supérieurs aux nôtres par million d'habitants (+ 54 % et + 13 %).

Mais il est des comparaisons moins flatteuses. Notre mortalité par million d'habitants (1670) est supérieure de moitié à celle de l'Allemagne (le virus étant le même, la situation aurait-elle été mieux gérée de l'autre côté du Rhin, où le pouvoir respecte en outre sa parole et n'envisage pas de mettre en place un pass sanitaire ?), de 17 % à celle de la Suède (heureux Suédois qui n'ont pas été enfermés comme nous à trois reprises, et à qui ...on prédisait le pire !), de 64 % à celle des Pays-Bas.

Si l'on traverse l'Atlantique, le Canada dénombre 26 589 décès pour 38,1 millions d'habitants, ce qui équivaut à 697 morts par million d'habitants. En Afrique, les chiffres se passent de commentaires : rapportés au million d'habitants, 79 décès au Sénégal, 263 au Maroc, 1 196 en Afrique du Sud. La Tunisie fait exception, avec un nombre de décès par million d'habitants analogue à celui de la France : 1 670.

Portons notre regard du côté de l'Asie. Voilà les chiffres bruts : 2 098 morts pour 51,7 millions d'habitants en Corée du Sud, 37 morts pour 6 millions d'habitants à Singapour, 787 morts pour 24 millions d'habitants à Taïwan, 212 morts pour 7,6 millions d'habitants à Hong Kong, 1 306 morts pour 102,8 millions d'habitants au Vietnam. En France, nous déplorons ainsi entre 42 fois et 278 fois plus de morts du coronavirus par million d'habitants ! Sans parler de l'Inde qui affiche 424 000 décès, mais pour une population 21 fois supérieure à la nôtre.

Alors, je veux bien me faire traiter d'irresponsable, mais pas par un chef d'Etat qui affiche d'aussi mauvais résultats. Pas par un président de la République qui disait le 27 décembre 2020 : "Je l'ai dit, je le répète : le vaccin ne sera pas obligatoire". Pas par un président de la République qui affirmait fin avril 2021 : "Le pass sanitaire ne sera jamais un droit d'accès qui différencie les Français. Il ne saurait être obligatoire pour accéder aux lieux de la vie de tous les jours comme les restaurants, théâtres ou cinémas, ou pour aller chez des amis". Reconnaissons qu'il fallait y penser : un pass sanitaire pour aller ...chez des amis !

Au vu de ces chiffres que tout le monde peut trouver sur Internet, mais dont personne ne parle jamais, une remarque s'impose : l'Histoire jugera sévèrement les pays riches de la planète qui ont tout fait à l'envers, en méprisant le soin à apporter au malade, en ignorant les vieilles molécules qui ne font plus le bonheur, et le compte en banque, des grands laboratoires. Et cela pour mettre toutes leurs espérances dans une vaccination de masse, au mépris des processus habituels de conception et de mise sur le marché d'un vaccin, et en méconnaissance d'un fait majeur qui apparaît sous nos yeux, et que les scientifiques aux mains libres n'ont cessé de souligner : le virus mute et se joue du vaccin. L'expérience israélienne le montre à l'envi : après une vaccination précoce et massive de la population, les personnes vaccinées sont aujourd'hui davantage victimes des variants que les non vaccinés, et il est désormais question de confiner la population.

De responsable à coupable, il n'y a qu'un pas. Et il est franchi dès le début de la pandémie. Avant de quitter le ministère de la Santé pour la mairie de Paris -mais le parachute ne s'est pas ouvert ! - Madame Buzyn ordonne l'interdiction de la vente libre d'un médicament utilisé depuis 70 ans, l'un des deux médicaments les plus prescrits dans l'histoire de la médecine, à moins de 10 euros la boîte : la chloroquine, cette molécule qui a fait le succès, avec d'autres, de la lutte contre le Covid-19 dans les pays pauvres, mais que nous ignorons superbement. Ce sont ensuite les mensonges d'Etat à répétition sur les masques inutiles et les tests introuvables, les confinements successifs imposés à la population pour l'amener pas à pas à la vaccination, alors qu'ils ne présentent aucun intérêt dans la lutte contre le virus. Ce sont encore les silences du pouvoir, à tous ses échelons, sur les décès et les effets plus qu'indésirables des injections de produits expérimentaux en essai clinique, avec la complicité bienveillante des grands médias de désinformation.

Une lueur d'espoir est cependant en train de percer. Ah ! pas en France, certes, où l'horizon s'obscurcit jour après jour, et où -comme il fallait s'y attendre- le Conseil constitutionnel vient de valider pour l'essentiel une loi qui n'aurait jamais dû être votée avec l'aval du Sénat. Mais l'espoir est là, quand en Israël le Premier ministre (n'est pas Jean Castex qui veut !) dit : "Les vaccins à eux seuls ne régleront pas le problème". L'espoir est là, quand -au niveau européen- la Commissaire chargée de la Santé, Stella Kyriakides, annonce : "Aujourd'hui, nous franchissons la première étape vers l'établissement d'un vaste portefeuille de traitements contre la Covid-19. Bien que la vaccination progresse à un rythme croissant, le virus ne va pas disparaître et les patients auront besoin de traitements sûrs et efficaces pour réduire la pression de la Covid-19". L'espoir est là, quand aux Etats-Unis le Dr Fauci, conseiller du président Biden, envisage "une administration orale peut-être de 7 à 10 jours, donnée à une personne qui est au début de son infection", évoque "une approche de type rhume des voies respiratoires supérieures, ce qui est vraiment ce que nous devons faire" et exprime le souhait d'"une pilule qui bloque une fonction virale spécifique". En somme, tout ce que les professeurs Perronne et Raoult réclament à cor et à cri depuis plus d'un an, sans jamais être entendus.

Oui, elle est lourde la responsabilité des gouvernants de ce pays qui, non contents d'être passés à côté du sujet, de persister à nier l'existence de tout traitement de la maladie, organisent maintenant la division du peuple français, alors qu'ils devraient travailler à son rassemblement. Tout cela, parce qu'ils continuent de faire payer aux Françaises et aux Français les conséquences de leurs mauvais choix.

Mais qui sème le vent récolte la tempête ! C'est une chose de faire voter une loi. C'en est une autre, une tout autre, de la faire appliquer. A coup sûr, les semaines qui viennent vont le démontrer. En dépit des apparences, il n'est pas certain que le Conseil constitutionnel ait rendu service au pouvoir en avalisant sa dérive autoritaire et en cautionnant ses atteintes aux libertés fondamentales inadmissibles en République.

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