Vaincre l’angoisse de l’incertitude liée à l'épidémie du Coronavirus

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Edité par France Soir, Auteur: Marine Balansard & Marine de Cherisey, associées ARISEAL et auteurs du livre « Décider ça se travaille », éditions Eyrolles.
Publié le 24 mars 2020 - 16:22
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Des lits près à recevoir des premiers malades graves du coronavirus dans l'hôpital militaire de campagne à l'extérieur de l'hôpital Emile Muller à Mulhouse, le 22 mars 2020
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© PATRICK HERTZOG / AFP
Des lits en attente de malades du coronavirus Covid-19
© PATRICK HERTZOG / AFP

L’incertitude est toujours inconfortable pour l’être humain. Marine Balansard & Marine de Cherisey, ayant exercé pendant plus de 20 ans dans des banques d'investissement, auteures de "Décider ça se travaille" nous offrent un petit rappel d'attitudes pour ne pas verser alors dans l'angoisse. Celle-ci pourrait se transformer en un stress maladif qui par ailleurs et comme chacun sait, abaisse nos défenses immunitaires. Le coronavirus ne demande que cela.

Pourquoi tant de crispations ? D’un côté, les scientifiques sont eux-mêmes face à l’inconnu. Alors que c’est sur eux, experts, que s’appuie l’action du gouvernement, ils savent encore peu… et le disent, parlant d’une grande humilité face à ce virus nouveau. De plus, la décision politique est prise à vue: alors que les décisions impactent très fortement nos vies. Elles sont ajustées au quotidien, ce qui contribue à une certaine confusion. Pourtant, en situation aussi inédite, il est normal d’ajuster sa décision en temps réel en fonction des remontées du terrain.

Que faire pour continuer à avancer avec sérénité ?

Réduisons le bavardage mental qui s’accroît avec l’incertitude et nous maintient inutilement dans l’anxiété et concentrons nous sur l'espace sur lequel nous pouvons agir. L’objectif est de se préoccuper le moins possible de ce qui ne dépend pas de nous.Domestique, professionnel, relationnel: même confinés, nous avons tous un champ de décision qui reste important et dans lequel nous pouvons installer de l’action, des repères, de la certitude : heures de lever, planning de courses, routine sportive.

Pratiquons le décentrage

En prêtant attention à nos voisins, à ceux qui en ont besoin, nous faisons coup double. Nous orientons nos préoccupations vers un espace à notre mesure, et nous apportons de la valeur dans notre champ d’action. Ce temps est une invitation à réinventer les relations, à l’aide du numérique, s’il le faut.

Changeons de regard.

Rappelons-nous que si nous ne sommes pas responsables de la situation, nous sommes responsables de notre regard sur celle-ci.

«Le pire n’est pas toujours sûr» disait Paul Claudel. Changeons les mots pour parler de la crise: ce n’est peut-être pas une guerre, qui suppose un ennemi déterminé à nous agresser, mais une épreuve ou une traversée que nous réussirons ensemble. Acceptons le vocabulaire du doute et de l’incertitude comme des preuves que l’amélioration est à venir, puisque rien n’est certain, figé. Il reste toujours un espace pour l’émergence de solutions, peut-être même de la chance. 

 

Envisageons aussi chacun la façon dont nous pouvons contribuer positivement à changer les regards: la façon dont les autres nous regardent, ceux qui dépendent de nous comme nos enfants, mais aussi nos voisins, collègues et concitoyens. Nous ne sommes pas voués à être «irresponsables», «imbéciles». Pour prendre un exemple, n’avons-nous pas déjà changé notre regard sur le système éducatif? Pour un «mammouth» incapable de bouger, que d’adaptations, que d’engagement de la part des enseignants, quelle performance en seulement quelques jours!

L’incertitude n’est pas seulement source d’angoisse. En rebattant les cartes, elle crée l’espace permettant aussi à chacun de déployer une créativité insoupçonnée au sein de l’action collective. Surprenons-nous et surprenons les autres !

Marine Balansard & Marine de Cherisey, associées ARISEAL et auteurs du livre « Décider ça se travaille », éditions Eyrolles.

 

 

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