Abandon de Notre-Dame-des-Landes : combien cela va coûter ?
Le gouvernement a annoncé ce mercredi 17 l'abandon du projet d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes au profit de la modernisation de celui-existant de Nantes-Atlantique. Une décision qui doit mettre fin à des décennies de débats mais soulève la question du coût engendré pour l'Etat.
En effet, l'indemnisation de Vinci, si le contrat est résilié pour motif d'intérêt général, serait de 350 millions d'euros maximum selon les médiateurs. Ce à quoi il faut ajouter la participation des six collectivités locales qui finançaient la plateforme et sa desserte. Elles ont déjà versé 31 millions d'euros, dont 18 millions de subventions à AGO et ont averti qu'elles refuseraient de participer au projet alternatif.
Voir: NDDL - quel manque à gagner pour Vinci et les collectivités?
Il faut aussi tenir compte du manque à gagner que générera la fermeture temporaire de tout ou partie de l'actuelle aéroport de Nantes pour sa modernisation. Un montant qui pourrait selon les experts aller jusqu'à 450 millions d'euros.
L'abandon de ce projet devenu politique au fil des années représenterait donc une facture de près d'un milliard d'euros? Ce n'est pas si simple. En effet, selon le rapport d'expert dévoilé en début d'année , il existe une "une incertitude, notamment juridique, sur le principe même d'une indemnisation, dans un contexte où le concessionnaire n'a pas bouclé son financement ni entrepris les travaux prévus dans le contrat". En clair, les 350 millions d'euros à rembourser à Vinci pourraient devenir zéro euro.
Par ailleurs, le projet de modernisation de l'aéroport existant est -logiquement- bien moins coûteux que celui de la construction d'une nouvelle structure, à savoir environ 300 millions d'euros contre 730 millions.
L'abandon du projet Notre-Dame-des-Landes pourrait donc coûter relativement peu à l'Etat. Il faudra tout de même attendre de voir la nature du financement -entièrement public ou non- du projet de remplacement et son coût final pour se faire une idée.
D'autres chiffres peuvent également être invoqués par les opposants comme les défendeurs du projet désormais abandonné: l'impact de l'un ou l'autre aéroport sur l'économie locale, l'argent dépensé autour de la ZAD, de sa réhabilitation ou ce qu'aurait coûté une évacuation par la force, les dépenses annexes comme les transports, etc. Autant de sujets qui devraient maintenir les échanges véhéments entre les deux camps.
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