Alain Juppé : "le système fiscal grec est une passoire"

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Pierre Plottu
Publié le 01 juillet 2015 - 11:30
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Alain Juppé en juin 2014.
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©Régis Duvignau/Reuters
"Sortir de l'Europe serait une folie pour les Grecs", selon Alain Juppé.
©Régis Duvignau/Reuters
Alain Juppé était l'invité de BFMTV et RMC ce mercredi matin. L'ancien Premier ministre, aujourd'hui candidat pour porter les couleurs de la droite à l'élection présidentielle de 2017, estime que la Grèce doit "prendre des engagements précis" en échange de nouvelles aides. Pour la France, il a appelé à fixer l'âge de départ à la retraite à 65 ans et à réformer le droit d'asile.

Le "Grexit"

"Je souhaite que la Grèce reste avec nous".

"Il faut dire aux Grecs: +oui, on est prêt à vous aider, mais dans un club il y a des règles. Il faut les respecter+".

"On les a aidés massivement (…). La moitié des créances ont été effacées l'an dernier".

"On peut se mettre d'accord, à condition que ce ne soit pas le tonneau des Danaïdes. (…) On est prêt à structurer la dette, mais à condition qu'il y ait des engagements précis de la Grèce pour remettre de l'ordre dans ses finances publiques".

"Jusqu'à présent on s'est surtout attaqué aux plus modestes et aux plus pauvres. Le système fiscal grec est-il juste? Fait-on payer ceux qui pourraient payer?"

"Le système fiscal grec est une passoire".

 

Que voterait-il au référendum grec?

"Je voterais oui, naturellement".

"Sortir de l'Europe serait une folie pour les Grecs".

 

La dette de la France dépasse 2.000 milliards d'euros, soit 97% du PIB

"On nous raconte que les déficits sont maîtrisés, ce n'est pas exact. Nous ne faisons pas les réformes structurelles nécessaires".

"Pour retrouver la croissance il faut remettre nos entreprises sur le chemin de la compétitivité. Elles ont besoin de visibilité et d'air".

"On est dans une vision des 35 heures passéiste. Il faut redonner de la liberté de négociation".

"Il faut aussi agir sur le code du travail. Aujourd'hui l'un des verrous essentiels pour lequel les PME ne recrutent pas c'est parce que si, par malheur, elles doivent licencier c'est la galère: elles ne savent pas combien de temps ça dure et combien ça coûte".

"La France est un pays riche. Elle a une épargne abondante mais qui ne va pas dans le financement de nos entreprises à cause du mille-feuille fiscal (…). Je pense qu'il faut supprimer l'ISF, qui dissuade, pour inciter l'argent à rester en France".

"Il faut maîtriser les finances publiques. En cinq ans c'est 100 milliards d'euros. Ce n'est pas de l'austérité, c'est de l'efficacité".

"Il faudra décaler l'âge légal de départ à la retraite à 65 ans".

"Aujourd'hui, quelqu'un qui travaille au SMIC et qui se lève tôt le matin et voit son voisin de palier qui ne se lève pas et qu'en additionnant les différentes prestations sociales auquel il a le droit il a un niveau de vie équivalent au sien. Il faut mettre une prestation unique qui permette un plafond pour s'assurer que les prestations sociales ne dépassent pas le salaire d'activité".

"Il faut encadrer l'AME (Aide médicale de l'Etat). Il n'est pas normal de pouvoir venir se faire opérer en France même quand on est en situation irrégulière".

"L'Etat ne peut pas tout faire, il doit se concentrer sur ses fonctions régaliennes: la sécurité, le contrôle des flux migratoires, la laïcité".

 

Fera-t-il un seul mandat s'il est élu en 2017?

"Oui, sauf progrès spectaculaire des biotechnologies (rires)".

"Ça me donne une liberté. On dit parfois que les hommes politiques sont surtout préoccupés par leur réélection".

"Pour une ville, il faut le faire dans le temps long. Il faut faire preuve de sens de la nuance, sur le plan local il faut de la continuité".

 

Nicolas Sarkozy aurait dit de lui que c'est un "septuagénaire de gauche", selon Le Canard Enchaîné

"Je ne peux pas imaginer qu'il en tombe à ce niveau de goujaterie".

 

Le droit du sol et le droit du sang

"Nous avons aujourd'hui les deux. Chaque année 140.000 personnes deviennent françaises, il y a en a à peu près 80.000 qui le deviennent par naturalisation. Sur le reste, 30.000 le deviennent par mariage. Il en reste 30.000 qui relèvent du droit du sol. C'est faux de dire que c'est automatique pour ceux-là. C'est automatique pour 3.000 d'entre eux. Peut-être faut-il revoir cela".

"Je ne suis pas hostile à revoir le droit du sol et à ce qu'on demande qu'au moins un des parents soit en situation régulière pour pouvoir transmettre la nationalité aux enfants qui naissent sur le sol français".

"L'immigration peut être une chance, cela l'a été, à condition qu'elle soit encadrée".

"Le problème de l'immigration n'est pas là. Le vrai problème, c'est l'asile, dont le nombre de demandeurs a triplé. C'est fait pour accueillir en France des gens persécutés dans leur pays sauf qu'aujourd'hui cette procédure est totalement détournée. La preuve: 80% des demandeurs sont déboutés".

"Le délai de deux ans n'est pas tenable, il faut le réduire".

"Il faut enfin faire respecter les conditions de reconduite à la frontière. Dans 95% des cas de déboutés, il ne se passe rien".

"Il faut créer un corps de gardes-frontières européens".

 

Les services de renseignement américains qui écoutent la France

"Il faut dire que c'est inacceptable et demander des explications et des engagements clairs".

"De là à prendre des mesures de rétorsion, il y a un pas à ne pas franchir".

"Les négociations sur le TAFTA (accord commercial Etas-Unis/Europe) sont utiles, mais il faut défendre nos intérêts. Il faut mettre les activités culturelles à part, sur les AOP nous devons défendre notre législation. Il faut aussi être plus attentif au règlement des différends et que la souveraineté des Etats soit garantie".

"Cette négociation n'est pas très transparente. Il faut que les parlements et opinions publiques nationaux soient informés: on ne mangera pas de bœuf aux hormones ou de poulet lavé à l'eau de Javel, c'est un fantasme".

 

 

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