Après Paris, les agriculteurs sont à Bruxelles
Ils l'avaient annoncé, ils l'ont fait, et les agriculteurs français ne sont pas venus seuls à Bruxelles. Certains de leurs confrères européens, principalement des Belges et des Allemands sont également venus faire entendre leur voix, alors que les ministres européens de l'Agriculture s'y réunissent ce lundi pour tenter de solutionner la crise que traverse le secteur.
Comme lors de la manifestation de Paris de jeudi 3, des milliers d'agriculteurs et des centaines de tracteurs ont fait le déplacement, bloquant la circulation dans une importante partie de la capitale belge.
Les principaux secteurs représentés étaient ceux du porc, de la viande bovine et surtout du lait. La surproduction y est en effet particulièrement importante depuis la fin des quotas européens en 2013, et face à un marché chinois qui n’a pas tenu ses promesses.
Les éleveurs dénoncent les prix excessivement bas du marché, lesquels les conduisent souvent à vendre à perte. En France, le premier plan d'aide de 600 millions d'euros n'avait pas suffi à calmer la colère. Pas plus que les nouvelles annonces de Manuel Valls jeudi 3, pour plus de trois milliards d'euros cette fois. Les agriculteurs demandent une action directe sur les prix ainsi que des mesures structurelles, notamment pour mettre fin aux distorsions de concurrence entre pays.
Le sujet est brûlant entre les pays européens partisans d'un certain interventionnisme de l'Etat, et ceux qui veulent laisser le marché fixer les prix. Avant même le début de la réunion des ministres de l'Agriculture, la Commission responsable de la PAC (Politique agricole commune) se disait prête à accorder une nouvelle enveloppe de 300 à 400 millions d'euros aux 28 pays européens. Elle s'opposait en revanche à la suppression des quotas ou à une baisse du prix d'intervention du lait (prix à partir duquel un état peut intervenir, notamment en rachetant leur production aux éleveurs en difficulté).
Des propositions qui ne devraient pas réjouir les éleveurs français qui demandent de pouvoir vivre de leurs ventes plutôt que sous perfusion d'aides européennes.
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