Attaque aux cocktails Molotov : Valls et Cazeneuve peinent à apaiser la colère des policiers

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 10 octobre 2016 - 22:14
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Manuel Valls devant un commissariat de l'Essonne.
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©Thomas Samson/AFP
Manuel Valls s'est rendu au chevet des policiers blessés. Le pronostic vital de l'un d'entre eux était toujours engagé ce lundi.
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Manuel Valls et Bernard Cazeneuve se sont rendus ce lundi à la rencontre des policiers blessés dans une attaque aux cocktails Molotov, samedi dans l'Essonne. Un déplacement qui n'a pas dissuadé le syndicat Alliance d'appeler à une "grève du zèle". Les agressions ont eu lieu alors que les policiers participaient à une opération visant à mettre fin à des trafiques dans une zone bien connue pour cela.

La tournée des commissariats de l'Essonne par Manuel Valls et Bernard Cazeneuve  ce lundi 10 n'a pas apaisé la colère des policiers: le premier syndicat de gardiens de la paix a appelé à une "grève du zèle" après la violente attaque au cocktail Molotov contre quatre agents.

Le Premier ministre et le ministre de l'Intérieur - dont le parti Les Républicains a demandé la démission - se sont d'abord rendus au commissariat de Savigny-sur-Orge, où est affecté l'adjoint de sécurité de 28 ans, très grièvement brûlé sur l'ensemble du corps samedi 8 et dont le pronostic vital est toujours "engagé". "Il est pris en charge de façon absolument remarquable par les personnels hospitaliers" et "je suis convaincu qu'il se remettra", a déclaré M. Cazeneuve.

La visite s'est poursuivie à Athis-Mons, où travaille la femme gardien de la paix de 39 ans qui se trouvait dans la voiture au côté du jeune policier lors de l'agression. "Très grièvement brûlée aux mains et au visage", cette mère de trois enfants, soignée comme son collègue à l'hôpital Saint-Louis à Paris, est hors de danger.

Après un passage à Juvisy-sur-Orge, où sont basés les deux autres agents moins gravement atteints, puis sur les lieux de l'attaque, à Viry-Châtillon, Manuel Valls s'est rendu au chevet des deux policiers grièvement brûlé en début d'après-midi. Bernard Cazeneuve, qui a dû écourter sa visite pour un voyage-éclair à Londres, doit l'imiter dans la soirée.

Une présence sur le terrain qui n'a pas convaincu Alliance, premier syndicat de gardiens de la paix, qui a appelé tous les policiers à une "grève du zèle". Les agents sont invités "à ne traiter que les urgences et cas graves", du feu rouge grillé à l'atteinte aux biens et aux personnes, et à "faire l'impasse" sur les petites infractions du quotidien "comme un stationnement gênant", a expliqué à l'AFP le secrétaire général adjoint du syndicat, Frédéric Lagache. Deux autres syndicats, SCSI et Alternative-police ont eux appelé à des rassemblements silencieux devant les commissariats mardi midi.

Lors de l'attaque, samedi après-midi, les policiers effectuaient une mission de surveillance à proximité d'un emplacement connu pour ses vols avec violences commis sur des automobilistes. Depuis plus d'un an, la mairie de Viry-Châtillon tente de reprendre le contrôle du "carrefour du Fournil" et y a installé une caméra de vidéosurveillance. Les policiers attaqués étaient chargés de protéger cette caméra, ciblée à plusieurs reprises par des délinquants, dont elle dérange les trafics qui prospèrent dans la cité voisine et sensible de la Grande-Borne.

Les agresseurs, une "dizaine" de personnes "cagoulées", selon le ministre de l'Intérieur, ont brisé les vitres d'un premier véhicule puis l'ont incendié avec des cocktails Molotov tout en bloquant les portes "pour empêcher les policiers de sortir", selon le maire UDI de Viry-Châtillon, Jean-Marie Vilain.

C'est en voulant porter secours à leurs collègues que deux autres agents, présents dans une seconde voiture garée à proximité, ont à leur tour été agressés. Leur véhicule a également été incendié. L'un d'eux est arrivé ce lundi matin sous les applaudissements de ses collègues dans la cour du commissariat de Juvisy, les mains emmaillotées dans d'épais pansements et marchant difficilement, avant de s'entretenir avec le Premier ministre.

Ces policiers ont été "confrontés à une bande de sauvageons qui ont agi avec lâcheté", et qui seront "rattrapés" et "sévèrement punis", a promis Bernard Cazeneuve. Lundi matin, "aucune interpellation en lien avec l'affaire" n'avait eu lieu, a indiqué à l'AFP une source judiciaire. Les éléments prélevés sur les lieux de l'agression et les bandes vidéos de plusieurs caméras sont en cours d'analyse.

"On est dégoûté, car on sait que ce sont des mecs qu'on connaît bien, ce sont toujours les mêmes", souffle un officier du département. L'heure n'est "pas à la vengeance; on est des policiers professionnels, on est préparé à ça, on sait qu'on est de la chair à canon, une cible privilégiée".

Dans le quartier de la Grande-Borne "45 emplois de policiers ont commencé à arriver" et seront déployés d'ici la fin de l'année, a affirmé Bernard Cazeneuve.

 

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