Attentat de Nice : polémique sur un voyage au Vatican payé par la ville
Un voyage au Vatican organisé samedi 24 pour les victimes de l'attentats de Nice, leurs familles ou celles ayant perdu un proche suscite la polémique sur fond de laïcité. Le déplacement est en effet en partie réglé par la mairie de la ville.
Le voyage a pour principal objet une audience proposée par le pape François aux quelque 350 victimes et proches, ainsi qu'à une délégation d'élus (qui paieront leur place). Le voyage en avion a été réglé par la mairie de Nice pour 200 personnes, grâce à une participation d'Air France. En parallèle, 150 victimes "indirectes" pourront également assister à cette audience mais après un voyage en autocar payé de leur poche (environ 50 euros) précise l'Express.
La rencontre avec le chef de l'Eglise catholique a rapidement suscité l'indignation de certains membres de l'opposition municipale ainsi que de section locale de la Ligue des Droits de l'homme qui s'interrogent sur l'opportunité de financer ce déplacement avec les deniers publics ainsi que sur le respect du principe de laïcité, puisque les victimes de l'attentat étaient de confessions et croyances diverses.
L'ancien -mais encore très impliqué- maire de Nice Christian Estrosi avait fait savoir dès fin août qu'étaient invitées "les victimes de l’attentat du 14 juillet et leurs familles, sans distinction de religion", et accompagné d'une "association de dialogue au travail depuis plus de dix ans dans notre département et notre ville, qui rassemble des représentants de tous les cultes".
Il avance également que "c’est une tradition niçoise que de se tourner, une fois prises les mesures médicales, administratives, techniques et sociales à l’égard des victimes, vers les grandes sources de réconfort et d’espérance que sont les philosophies et les religions de notre culture".
Mais pour La Ligue des Droits de l'homme, les élus à l'origine de cette mesure bafouent "sans vergogne le principe de laïcité". Elle y voit un "pèlerinage au Vatican" financé par les contribuables niçois. "Les victimes étant de toutes confessions doit-on s’attendre bientôt à financer un pèlerinage à Jérusalem, à la Mecque ou à Bénarès?", s'interroge l'association, qui dit en appeler au préfet pour qu'il exerce un contrôle de légalité.
La conseillère municipale écologiste Juliette Chesnel-Le Roux, a qualifié ce voyage de "muflerie" voire de "provocation" à l'égard des victimes et familles non-catholiques.
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