Bygmalion : Nicolas Sarkozy propose un poste à un militant curieux

Auteur(s)
Victor Lefebvre
Publié le 14 novembre 2014 - 17:44
Mis à jour le 15 novembre 2014 - 10:26
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Nicolas Sarkozy faisant un discours vindicatif.
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©Lilian Affret/Sipa
Nicolas Sarkozy s'est exprimé sur l'affaire Bygmalion sans savoir qu'il était enregistré.
©Lilian Affret/Sipa
Au hasard d'un numéro de "Complément d'enquête", Nicolas Sarkozy a été à son insu enregistré. On l'entend proposer à un militant en quête de réponses sur Bygmalion un poste pour enquêter sur le sujet.

Militant UMP, Thierry Tidona n'a pas apprécié que le parti qu'il soutient, et donc les militants, supporte le surcout de la campagne de Nicolas Sarkozy. Il avait déjà exprimé ce point de vue en portant plainte contre X dans l'affaire Bygmalion. Il est si véhément sur la question que l'équipe de campagne de Nicolas Sarkozy l'a repéré avant le début d'un meeting pour la présidence de l'UMP. Elle l'invite alors pour un entretien dans les loges avec l'ex-président de la République.

Sauf que Thierry Tidona est suivi ce soir là par l'équipe de Complément d'enquête. Il porte donc un micro qu'il oubli de couper durant la rencontre. On entend donc clairement Nicolas Sarkozy lui proposer un poste: "Si je suis élu président de l'UMP (…) vous serez nommé dans la commission financière". Le candidat explique en effet rechercher un représentant des militants pour constituer un groupe de 4 ou 5 personnes sur le sujet."Volontiers", répond le militant.  

Si Thierry Tilona avait été pris à part, c'est aussi parce qu'il avait prévu d'interroger Nicolas Sarkozy sur Bygmalion durant le meeting. Lorsque dans la loge il demande à Nicolas Sarkozy s'il pourra tout de même lui poser cette question en public, l'ex-président répond: "si vous voulez poser la question, moi je suis pour la liberté, mais comme ça vous avez les éléments, vous pigez?". Thierry Tilona ne se verra cependant pas tendre le micro lors de la séance de questions suivant le discours de Nicolas Sarkozy. D'après le documentaire diffusé sur France-2, il continue de le soutenir.

Cet enregistrement a par ailleurs été l'occasion d'un discours plus direct de Nicolas Sarkozy sur l'affaire Bygmalion: "Il y a une combine, c'est sûr, mais la justice est saisie (…). Celui qui est le plus déterminé à faire payer ceux qui ont fait de mauvaises choses, c'est moi(…). Qui est-ce qu'ils visent? C'est moi, personne d'autre."

Bygmalion, société d'événementiel placée depuis en liquidation judiciaire est accusée d'avoir facturé des prestations imaginaires à l'UMP. Bygamlion aurait par ce biais été rémunérée pour les prestations de campagne de Nicolas Sarkozy en 2012. Ce montage aurait alors permis à l'ex-président de ne pas dépasser officiellement le plafond des dépenses autorisées.

 

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