A Calais, défense de nourrir les migrants, décide la maire Natacha Bouchart
Il est désormais interdit d'offrir de la nourriture aux migrants de Calais, révèle Le Figaro. La maire de la ville Natacha Bouchart (LR) a pris ce jeudi 2 un arrêté afin de faire cesser les distributions de repas aux migrants, qui restent nombreux dans la région à espérer passer au Royaume-Uni. Une décision qui provoque l'ire des associations.
Depuis l'évacuation et la destruction de la "Jungle" en octobre dernier, l'édile cherche à tout prix à éviter une réinstallation des campements de fortune. Si la grande majorité des près de 10.000 migrants ont été délogés et répartis dans des centres d'accueil à travers la France, plusieurs centaines sont encore présents dans la zone. A plusieurs reprises, la municipalité s'est opposée ces derniers mois à des actions solidaires, y voyant un risque que ne se reforme des "points de fixation".
Cette décision fait suite à une visite à Calais de Bruno Le Roux mercredi 1er mars. Le ministre de l'Intérieur a assuré que l'Etat ne mettrait pas en place de nouveau dispositifs d'aide aux migrants qui pourraient créer "une forme d'appel". Il s'est dit "fermement" opposé "à tout ce qui fait fixation" mais également à l'interdiction des distributions de repas.
Cités par La Voix du Nord, Vincent de Coninck, membre du Secours catholique, s'est dit "stupéfait qu'un responsable politique puisse en arriver à interdire à des enfants de se laver et de se nourrir". L'association compte "prendre ses responsabilités". Gaël Monzy, cofondateur d’Utopia 56, a clairement affirmé que les distributions de nourriture continueront "pour une simple raison: les gens ont faim".
Début février, la mairie de Calais avait déjà pris l'initiative de bloquer l'accès à un centre du Secours catholique qui permettait notamment aux migrants de se doucher. Décision sanctionnée par la justice administrative. Fin janvier, elle a déposé une plainte contre l'association soupçonné d'avoir installé un "squat" sur un terrain municipal.
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