C'est quoi la ZAD de Notre-Dame-des-Landes : la réponse d'une occupante (vidéo)
Il s'agit à la base d'un terme technique utilisé par les collectivités locales pour définir un secteur où une opération d’aménagement est prévue mais le terme a été détourné par ses opposants. Une ZAD est donc à l'origine une "zone d’aménagement différée" mais est rapidement devenue une "zone à défendre".
Et le cas est particulièrement pour Notre-Dame-des-Landes en Loire-Atlantique, où le projet de construction d'un aéroport a provoqué une vive opposition, avec la création sur place de structures alternatives par les opposants. Malgré l'abandon du projet aéroportuaire, les personnes qui se trouvaient sur la ZAD ont choisi de ne pas quitter les lieux car ils défendent la création d'un nouveau modèle de société.
Voir également - NDDL: nouveaux heurts au deuxième jour des expulsions
C'est ce qu'a expliqué Camille, une occupante de la lande, au site Konbini. Selon elle, la ZAD est un endroit "où tu essaies de te projeter dans le futur. Ce que ne fait pas ce monde j'ai l'impression". Et d'ajouter: "plutôt on est en train de nous voler notre avenir".
Elle souligne également qu'elle occupe la ZAD de Notre-Dame-des-Landes depuis "six ans" et que durant ce laps de temps elle a eu l'impression "que ce n'était pas du flan, qu'on est en train de faire un truc que plein de gens idéalisent". "On est plus proche d'un désir d'avenir que ce monde-là, que cette société et ce qu'elle nous donne. Et ce qu'elle nous vole surtout", souligne-t-elle.
L'évacuation de la ZAD, débuté lundi 9 par les forces de l'ordre, est donc un crève-cœur pour la jeune femme qui trouve "hallucinant et dégueulasse qu'on nous dise: «Ben maintenant cassez-vous»".
L'opération de grande ampleur lancée lundi matin prévoit d'expulser toute personne n'ayant pas régularisé sa situation en déclarant de nouveaux projets agricoles individuels. La quasi-totalité des 250 zadistes estimés sur place ne l'ont pas fait, préférant une gestion collective du territoire et la possibilité de mener des projets non agricoles.
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.