LREM - Castaner, futur chef du parti : ses casseroles déjà nombreuses en 5 mois au gouvernement

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MM
Publié le 25 octobre 2017 - 20:29
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La ministre de la Justice Nicole Belloubet (g) et le porte-parole du gouvernement Christophe Castane
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© JACQUES DEMARTHON / AFP
En terme de communication, Christophe Castaner n'a pas toujours été très performant.
© JACQUES DEMARTHON / AFP
Le grand public a découvert ces derniers mois Christophe Castaner, porte-parole du gouvernement et désormais en passe de prendre la tête de LREM. Et l'ancien député PS s'est révélé être un habitué des lapsus et autres écarts de langage. Retour sur ces "bourdes" depuis sa nomination, en mai dernier.

Pressenti pour devenir le patron du parti au pouvoir en France, fort de plus de 300 députés, Christophe Castaner a également été le porte-parole du gouvernement depuis l'élection d'Emmanuel Macron. Un poste qu'il ne devrait plus occuper après son élection prochaine à la tête de LREM. Toujours est-il qu'en moins de six mois à ce poste le député des Alpes-de-Haute-Provence a cumulé quelques grosses bourdes, même si lui-même avait estimé "ne pas s'être beaucoup planté".

La démission du général Pierre De Villiers

Début de l'été, première sortie polémique. Christophe Castaner a accusé dans les colonnes du Figaro, mi-juillet, l'ancien chef d'état-major Pierre de Villiers d'avoir été "déloyal dans sa communication", d'avoir "mis en scène sa démission" et de se comporter "en poète revendicatif", sur fond de désaccord budgétaire avec Emmanuel Macron. Des propos qui avaient provoqué un tollé dans la classe politique, notamment au Front national et chez les Républicains mais aussi au Parti socialiste. Ce dernier avait dénoncé "une stratégie d'humiliation publique de l'Elysée".

Le sexisme

Fin juillet, la superstar Rihanna était reçue à l'Elysée par Emmanuel Macron pour parler d'éducation dans les pays défavorisés et de ses engagements caritatifs. La rencontre a été abondement commenté, certains raillant notamment la "peopolisation" du début du quinquennat.

Interrogé par le site Konbini pour savoir s'il n'était "pas trop jaloux de la relation Macron/Rihanna", Christophe Castaner a répondu qu'il n'avait pas eu le temps de rencontrer la star et "finalement j'aurais été un peu déçu. Sa tenue était peut-être un poil trop ample". Un mot qui a provoqué un déchaînement sur les réseaux sociaux, d'aucuns accusant le secrétaire d'Etat de sexisme.

Le projet de loi antiterroriste

Sensé mettre fin à l'état d'urgence en place depuis les attentats du Bataclan, le gouvernement a fait voté par le Parlement une énième loi antiterroriste (adopté définitivement le 18 octobre). Projet de loi controversé car jugé liberticide, il a donné l'occasion à Christophe Castaner de s'illustrer, pas forcément en bien, en le défendant dans les médias.

Ce fut notamment le cas sur BFMTV , où critiquant l'"angélisme" de ses contempteurs, l'ex-socialiste avait déclaré que "rien ne menace sa liberté si ça permet de lutter efficacement contre le terrorisme". Et d'ajouter: "Et donc moi je considère, pour ce qui me concerne, que je n'ai pas à avoir peur des moyens de vérification et de lutte contre le terrorisme parce que je (ne) me sens pas terroriste". 

Une sortie qui avait fait bondir le syndicat de la magistrature qui avait fait savoir par communiqué de presse qu'"Il est sidérant dans une démocratie d’entendre un responsable politique avoir des considérations aussi absurdes. Ce qui est en jeu, c’est trouver un équilibre entre les atteintes qu’on peut porter aux libertés individuelles et les garanties associées. En l’occurrence, aujourd’hui lutter contre ce projet de loi antiterroriste, cela n’est donc pas se sentir potentiellement terroriste, mais au contraire de manière très objective, identifier des dérives extrêmement graves". 

L'agression de Boris Faure par le député LREM M'jid El Guerrab

Mis en examen pour "violence volontaire avec arme" après avoir violement agressé Boris Faure, le député M'jid El Guerrab a démissionné de LREM sans abandonner son mandat. Il a également été transféré de la commission des Finances de l'Assemblée nationale à celle de la Défense.

Pour Christophe Castaner, ces dernières n'avait pas lieu d'être. Il a ainsi expliqué sur Europe 1 que "passer de la commission des Finances à la commission de la Défense, ce n'est pas une promotion. Richard Ferrand (président du groupe LREM à l'Assemblée) a sanctionné ce député en le mettant à la commission de la Défense".

Une remarque qui avait provoqué l'ire de Luc Carvounas (PS), membre justement de la commission Défense, qui a tweeté: "Non monsieur Castaner, être membre de la commission Défense est un honneur et non une sanction. Sauf si vous pensez que nous sommes des fainéants". Même son de cloche chez son collège du MoDem Philippe Michel-Kleisbauer qui a prévenu: "A ce stade même des excuses de Christophe Castaner et Richard Ferrand ne seraient pas les biens venues. [...] Christophe Castaner devra porter un casque le jour où il se présentera devant la commission de la Défense, conseil d'ami...".

L'interdiction du glyphosate

Invité sur BFMTV le 25 septembre, Christophe Castaner a été interrogé sur le glyphosate, un herbicide potentiellement dangereux pour la santé. Le porte-parole a alors fait savoir que le gouvernement envisageait sérieusement son interdiction.

"Et le Premier ministre a arbitré -ça sera communiqué dans quelques heures- il a arbitré pour faire en sorte que ce produit soit interdit en France, ainsi que tous ceux qui lui ressemblent et menacent la santé des Français, d'ici la fin du quinquennat", avait-il expliqué sur BFMTV.

Une annonce forte. Seulement voilà, quelques heures plus tard, Matignon a publié un communiqué de presse pour désavouer le porte-parole du gouvernement, précisant que le Premier ministre souhaitait "obtenir avant la fin du quinquennat des progrès significatifs vers l’interdiction" du glyphosate. Et non son interdiction définitive.

Une certaine idée du lyrisme

Tombé sous le charme d'Emmanuel Macron lorsque ce dernier était encore ministre de l'Économie et lui rapporteur de la loi Macron, c'était en 2015, Christophe Castaner ne cache pas son admiration pour son président. "J'assume cette dimension amoureuse. Mon niveau d'exigence envers moi-même est tel que si je dois avoir un chef, je dois avoir de l'admiration pour lui. Et Emmanuel est fascinant. Tout l'est chez lui: son parcours, son intelligence, sa vivacité, sa puissance physique même...", avait-il expliqué au Point.

Le député ne tarit pas d'éloges également... sur lui même. "On a fait un appel à candidature, donc si certains qui n'ont pas forcément la notoriété que j'ai disent +je suis candidat+ mais qu'on leur dit +oui, mais tu comprends, tu n'es pas assez connu+, c'est pas la peine d'ouvrir la candidature", a-t-il estimé ce mercredi au sujet de la futur présidence d'En Marche.

Bonus: des lapsus à répétition

Le porte-parole du gouvernement a également fait beaucoup rire par ses lapsus à répétition depuis sa nomination. Parlant tour à tour de "parlementaires expérimentaux (au lieu d'+expérimentés+)", "des attentats du Ramadan (pour +Bataclan+)", ou encore de "l'augmentation de la feuille d'impôts pour les Français (il fallait lire +de paye+...), Christophe Castaner s'est souvent emmêlé les pinceaux. Le summum a été atteint lorsqu'il a parlé de "Muriel Pinocchio" en lieu et place de Muriel Pénicaud, la ministre du Travail.

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