Comment se déroulera l'hommage national aux victimes des attentats
Deux semaines après les attentats de Paris, la France rendra hommage vendredi 27 à leurs 130 victimes. Leurs familles mais aussi les blessés, le personnel soignant intervenu le soir du drame, le gouvernement au complet, et l'ensemble des dirigeants des partis politiques sont invités pour cette cérémonie qui se tiendra à 10h30 dans la cour de l'Hôtel des Invalides, dans le 7e arrondissement. Selon le vœu de François Hollande, qui a appelé les Français à "pavoiser" leur domicile avec un drapeau aux couleurs de la France, cet hommage "national et républicain" sera "rendu dans la gravité et la solennité", à l'ombre du tombeau de Napoléon.
Les familles seront d'abord accueillies par les agents de la cellule interministérielle d'aide aux victimes du Quai d'Orsay. Puis elles prendront place sur les gradins d'une longue tribune érigée dans la cour d'honneur pour écouter le président de la République, seul à prendre la parole au cours de la cérémonie. Pendant une vingtaine de minutes, le chef de l'Etat rendra hommage aux victimes et, à défaut de montrer leur photo, citera leus noms un à un. La Marseillaise sera jouée deux fois par la Garde républicaine, notamment pour clore la cérémonie.
Cette dernière sera filmée par les services du ministère de la Défense et retransmise par plusieurs chaînes de télévision, a indiqué l'Elysée.
Mais si au total un millier de personnes sont attendues, l'hommage sera toutefois marqué par deux absences, celle d'Emmanuelle Prevost, la soeur de François-Xavier Prévost, tué au Bataclan, et celle de Jean-Marie de Peretti, père d'Aurélie de Peretti, également morte sous les balles dans la salle de spectacle.
"Nous refusons cette main tendue par les représentants politiques de la France" car ils sont "en partie responsables de ce qui nous arrive", a estimé Emmanuelle Prevost sur sa page Facebook. En effet, selon elle, "rien n'a été fait" depuis les attentats de janvier:"Dix mois plus tard, les mêmes hommes sont en mesure de recommencer". Car "en France des personnes fichées-S circulent librement, empruntent n'importe quel moyen de locomotion". "En France, il est possible d'être en lien avec un réseau terroriste, de voyager en Syrie et de revenir, librement", poursuit-elle, en référence aux deux terroristes du Bataclan ayant séjourné en Syrie, Samy Aminour et Ismaël Mostefaï
Des opinions partagées par Jean-Marie de Peretti, qui lui s'est exprimé dans les colonnes de Nice-Matin."On ne s'est pas concertés. C'est une décision personnelle. J'appelle pas au boycott. (...) Je ne regarderai pas vendredi cet hommage national", a-t-il déclaré mercredi 25 dans le quotidien régional. "Je me souviens des attentats de janvier", raconte-t-il. "Dès le lendemain, il y a eu des effets d'annonce. Lors du rassemblement dans les rues de Paris, la sécurité était devenue une cause nationale. J'y ai cru! Mais que s'est-il passé?", s'interroge-t-il. "L'espace Schengen a laissé passer toutes ces personnes pourtant signalées par le fameux fichier-S. L'espace Schengen est devenu une passoire qui a permis à ces gens-là de venir perpétrer des actes terribles sur notre territoire". Et de conclure avec colère: "Rien n'a été fait!".
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