Surfacturation et "fake news" : la défense de Chikirou, la réponse de Franceinfo
Sophia Chikirou a réfuté mardi 23 sur BFMTV les soupçons de surfacturation évoqués dans le cadre de la campagne présidentielle de Jean-Luc Mélenchon, dénonçant notamment des "fake news" dans l'enquête de Franceinfo. Le service investigation de la radio a répondu ce mercredi concernant plusieurs points.
> Un conflit d'intérêt entre les deux "casquettes" de Sophia Chikirou
La justice s'interroge sur une éventuelle surfacturation des prestations de Médiascop, la société de Sophia Chikirou, celle-ci étant également chargée de la communication de Jean-Luc Mélenchon et intime de ce dernier.
Mais elle nie avoir pu valider des factures n'étant que "prestataire" et pas "donneur d'ordre". " Je n'ai jamais signé le moindre document", a-t-elle déclaré. Sa situation n'aurait donc pas présenté de conflit d'intérêts.
Voir: Chikirou nie toute "surfacturation" dans la campagne de Mélenchon
Ce à quoi Sylvain Tronchet, journaliste à la cellule investigation de Franceinfo, rétorque: "Nous avons pourtant un organigramme qui a été fourni par l'équipe de campagne de Jean-Luc Mélenchon à la commission: il y est écrit en toutes lettres «Sophia Chikirou, directrice de la communication», pas prestataire".
> L'argent gagné par Sophia Chikirou grâce à la campagne de Jean-Luc Mélenchon
"Il n'y a pas d'enrichissement personnel", a également assuré Sophia Chikirou, précisant que son salaire était de l'ordre de 3.000 à 4.000 euros par mois alors que "Radio France prétend (qu'elle) se paie 15.000 euros par mois".
"Ce n'est pas vrai", tranche Sylvain Tronchet, "nous avons dit qu'elle facturait son travail en moyenne 15.000 euros par mois. À cela, nous l'avions dit, il faut retirer les charges de l'entreprise tout en notant qu'elles étaient faibles parce que Mediascop est une société qui n'a pas de locaux et qui était très largement prise en charge par la campagne de Jean Luc Mélenchon".
Voir: Mélenchon dénonce une "guerre" contre lui, sa conseillère à nouveau entendue
Quant au salaire de 4.000 euros, le journaliste relève qu'en tant que dirigeante, Sophia Chikirou est libre d'en fixer le montant. Mais surtout, "elle peut également se payer en dividendes ce qu'elle a fait fin 2016 grâce aux premiers versements de la campagne Mélenchon. Elle s'était versé 64.000 euros de dividendes pour quatre mois de campagne. A-t-elle également touché des dividendes en 2017, là où elle a facturé près d'un million d'euros? Elle n'a pas répondu à cette question et les comptes 2017 de sa société n'ont pas été publiés".
> Des prestations surfacturées?
La question du montant de certaines prestations, notamment du sous-titrage de vidéos, a valu un débat technique assorti d'un "jean-foutre" adressé par Jean-Luc Mélenchon. Franceinfo avait présenté comme étrangement élevé le tarif de 200 euros la minute. Mais Sophia Chikirou affirme que dans la profession "c'est la fourchette basse". Elle a d'ailleurs pris en exemple les factures adressées aux candidats Hamon et Macron, plus élevées pour "quelques" prestations.
"Nous en faisons ici à Franceinfo, ça prend à peu près une demi-heure de travail. Pour 200 euros, chacun jugera si c'est cher ou non", rétorque Sylvain Tronchet. Quant au téléchargement de 19 discours de Jean-Luc Mélenchon via la plateforme Soundcloud, facturé près de 5.000 euros " Nous l'avons constaté, c'est trois à quatre heures de travail, pas quatre à cinq jours", affirme-t-il.
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