Copé revient avec une ambition intacte malgré une popularité en berne

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 20 janvier 2016 - 08:46
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Jean-François Copé.
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"La France est sous-sécurisée", affirme Jean-François Copé.
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"On n'est jamais mort en politique", dit l'adage. Un précepte que semble avoir bien en tête Jean-François Copé, qui signe son retour sur le devant de la scène politique avec la sortie, ce mercredi, de son livre-programme "Le sursaut français".

Jean-François Copé, champion de la "droite décomplexée", forcé à la démission de la présidence de l'UMP en 2014, signe son retour sur la scène politique avec un livre-programme, Le sursaut français, qui montre que son ambition reste intacte malgré une popularité en berne.

A l'entendre dérouler les mesures qu'il préconise pour la France, présenté dans son ouvrage publié chez Stock (sortie le 20 janvier), on se dit qu'il songe sérieusement à la primaire de la droite pour 2017. Mais "évoquer cette question aujourd'hui n'a aucun sens", affirme-t-il à l'AFP.

En diète médiatique depuis sa démission le 15 juin 2014 dans le cadre de l'affaire Bygmalion -"ce qui m'a toujours donné de la sérénité, c'est que je sais que je suis innocent", dit-il- le député-maire de Meaux, toujours bas dans les sondages, n'a jamais été totalement absent de la scène politique.

En témoignent les rendez-vous réguliers de son micro-parti Génération France et les réunions qu'il organise chaque mardi dans son bureau de l'Assemblée nationale avec ses amis, une cinquantaine de parlementaires qui lui sont demeurés fidèles. Tous, et avec eux d'autres élus, avaient répondu présents en août dernier à Châteaurenard (Bouches-du-Rhône), où M. Copé fait chaque année sa rentrée politique.

Sur son bureau, au rez-de-chaussée du Palais Bourbon, trônent toujours ses deux figurines fétiches: Zorro sur son cheval, Bonaparte au Pont d'Arcole. Zorro parce qu'il remonte toujours en selle après une chute, Bonaparte parce qu'un jour, il sera Napoléon.

L'ex-patron de l'UMP (aujourd'hui Les Républicains), chassé de son poste par les siens au cours d'un bureau politique houleux de fin mai 2014, affiche la même confiance inébranlable en lui-même. "Après une épreuve aussi violente, on ne peut pas revenir pareil", assure toutefois M. Copé, qui a revu un par un tous ceux qui l'avaient mis à la porte. Sauf François Fillon, son adversaire malheureux pour la présidence de l'UMP fin 2012 et qui l'accuse d'avoir triché, mais les deux hommes ont quand même échangé leurs vœux, par SMS.

Le nouveau Copé résiderait dans le projet exposé dans Le sursaut français, récit de "dix-huit mois de résilience", qu'il a mis à profit pour rencontrer dans tout l'Hexagone "des Français qui se sentent abandonnés et disent ne plus croire les politiques, de gauche comme de droite".

Sur la forme, se dégage le Copé tel qu'on le connaissait: adepte d'une droite assumée (il a choisi de publier cette semaine les "bonnes feuilles" de son livre dans Valeurs actuelles), libéral (son projet, "c'est liberté économique à tous les étages"), mais partisan de "l'ordre" sur le régalien.

"La France est sous-sécurisée", affirme l'ancien ministre, en proposant l'embauche de 50.000 nouveaux policiers, gendarmes, magistrats ou gardiens de prison, la création d'un parquet national antiterroriste dédié, un service national obligatoire de trois mois.

Sur le fond, l'ancien ministre avance des propositions inédites, comme la mise en place d'un "concordat" entre l'Etat et l'islam, "qui règlerait la question de la légitimité de l'islam de France et fixerait ses droits et devoirs envers la République", ou encore un numéro de Siret personnel dès l'âge de 16 ans.

"Mon livre présente un diagnostic très détaillé de l'état de la France et propose en même temps une méthode de gouvernement", affirme-t-il, en assurant que ses propositions (notamment de gouvernance par "ordonnances"), "vont beaucoup plus loin que celles de Sarkozy ou de Fillon". Toutes sont budgétées en annexe du livre.

"A droite, ils ne devraient pas sous-estimer Copé. C'est mon voisin de circonscription et mon adversaire politique mais je connais l'homme et sa détermination", affirme Eduardo Rihan-Cypel, député socialiste de Seine-et-Marne.

 

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