"Courage", "lucidité" ou "triste épilogue" : la presse tente de comprendre l'annonce de François Hollande
La décision jeudi 1er de François Hollande de renoncer à briguer sa succession à l’Élysée est un "geste de courage et de lucidité", estime la presse vendredi 2, pour qui cette décision "rebat les cartes" à gauche, en vue de l'élection présidentielle de 2017.
"Respectable. Rares sont les hommes politiques suffisamment lucides pour s’écarter volontairement du pouvoir au nom d’un intérêt plus grand, d’une solidarité nécessaire", relève Laurent Joffrin, dans Libération. "On retiendra l’élégance du geste", ajoute-t-il.
Et le "courage", souligne Guillaume Goubert, de La Croix. Pour lui, "en agissant ainsi, François Hollande rehausse la dignité de l’action publique" et "cela inspire le respect".
"François Hollande a fait preuve de lucidité, d’un courage. Le renoncement dans la dignité", écrit Michel Urvoy, dans Ouest-France. "Il fait le sacrifice d’une ultime ambition présidentielle pour sortir avec dignité", note Sébastien Lacroix, pour L'Union/L'Ardennais.
Hubert Coudurier, dans Le Télégramme, voit: "un certain panache à ne pas s'accrocher au pouvoir jusqu'au bout au nom de l'intérêt général". Pour Jean-Claude Souléry, de la Dépêche du Midi, la décision "témoigne d’une lucidité, rare par les temps qui courent". "Lucidité et courage" sont deux mots repris également par Jean Levallois, de la Presse de la Manche. Une "lucidité" qui "mérite le respect", assure Bernard Maillard du Républicain Lorrain.
"Un triste épilogue d’un quinquennat nul et non avenu. Une fois encore, il ne décide rien: il s’incline. Il quitte la scène", s'indigne pour sa part, Alexis Brézet dans Le Figaro.
Une décision certes lucide mais forcée notamment par l'impopularité du chef de l'Etat qui allait "au-devant d'une humiliation électorale", soulignent aussi les éditorialistes. Une décision enfin qui pour eux "rebat les cartes", à gauche à moins de deux mois de la primaire.
"Les cartes sont désormais rebattues", annonce Daniel Muraz, du Courrier Picard. "Le bal des prétendants est ouvert", ironise Jean-François Laville, de l'Est Eclair. Plus sérieusement, Michel Urvoy (Ouest-France) assure que : "cette décision va avoir un impact considérable" à gauche.
Pour Nicolas Chapuis, dans Le Monde, ce choix : "ouvre une grande période d’incertitude à gauche, où le Premier ministre Manuel Valls est pressenti pour prendre la relève". Le Premier ministre "a gagné. Il a forcé François Hollande à admettre qu'une nouvelle candidature serait contraire à l'intérêt de la gauche", analyse Cécile Cornudet, des Echos. Et dès lors, Manuel Valls endosse "aujourd’hui le costume du candidat de recours", pour Hervé Favre, de La Voix du Nord.
Il "aura la lourde de mener la mission quasi-impossible du rassemblement du PS et de la gauche" rappelle Dominique Garraud, de la Charente Libre.
"François Hollande se sacrifie pour sauver la gauche. Saura-t-elle relever le défi de cet héritage ? Pas certain quand on recense tous les amateurs déjà alignés sur la grille de départ", écrit en guise de conclusion Alain Dusart, de l'Est Républicain.
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