Crise grecque : "c'est une heure de vérité", pour François Bayrou

François Bayrou était ce jeudi matin l'invité de RTL. Le président du MoDem s'est inquiété d'une éventuelle sortie de la Grèce de l'euro. Elle aurait selon lui d'importantes conséquences en Europe, contrairement à ce qu'affirme le gouvernement. Il a déploré l'absence de François Hollande sur le sujet et a également une nouvelle fois égratigné Nicolas Sarkozy.

Les conséquences que peut avoir le référendum en Grèce

"C'est une heure de vérité, un moment où vont se rencontrer toute la mise en scène faite et la réalité du peuple grec".

"On a vécu des choses incroyables: l'annonce du référendum, puis qu'il pourrait peut-être ne pas avoir lieu, puis la prise de parole d'Alexis Tsipras. Normalement quand on prend la parole c'est pour annoncer un changement, mais c'était pour appeler à voter +non+".

"On a un +oui+ (au référendum, NDLR) et le gouvernement grec saute. (…) Un +non+ c'est l'enclenchement de la sortie de la Grèce de l'euro et peut-être de l'Union européenne et donc c'est très important".

 

Ce que changerait la sortie de la Grèce de l'euro

"Ça remettra en cause sans aucun doute l'image de l'euro. On considérait qu'un pays membre de la zone euro était protégé par l'euro. Que si on prêtait de l'argent à un pays de la zone euro, on serait remboursé. Il va apparaître clairement qu'un pays de la zone euro peut faire faillite. Ça va beaucoup changer la situation des pays de la zone euro".

 

La gestion du sujet par François Hollande

"Je ne crois pas une seconde aux annonces rassurantes du président de la République. (…). Toutes les sociétés européennes sont dans l'inquiétude. En 2008 la faillite d'une banque a entraîné des réactions mondiales. Là, c'est la faillite d'un pays".

"Le président de la République ne dit rien. Dieu sait qu'on a souvent eu des discours pour des commémorations  ou autre chose,  là on est dans un état de grande inquiétude fondée. Le président de la République devrait être là pour guider la réflexion du pays, insufflé une volonté aux négociations européennes. (...) Les citoyens ont droit à une explication par le président de la République, ils ne l'ont pas. On multiplie les discours pour des choses pas importantes et on a rien sur l'essentiel".

 

Le prix de l'humour politique, remporté par Nicolas Sarkozy pour une pique à son encontre.

"C'était extrêmement drôle, un humour comme d'habitude extrêmement raffiné (rires)".

"Les éternelles disputes, les mots doux échangés par Nicolas Sarkozy, spécialement à mon endroit, je crois que ça commence à lasser".

"Nous n'avons pas de rapports. Nicolas Sarkozy refuse d'accepter que le principal responsable de la défaite de Nicolas Sarkozy en 2012, c'est Nicolas Sarkozy. Ses choix, le fait de mener le pays à l'affrontement perpétuel des uns contre les autres, ses outrances, ses excès et ses dérivent sont la cause de son échec. Trois ou quatre millions de Français qui ne sont pas de gauche n'ont pas voté pour lui".

"Je ne suis pas conseillé de Nicolas Sarkozy et n'ai pas l'ambition de le devenir (…) mais il devrait regarder pourquoi les Français se détournent de lui y compris des Français de droite. Parce que son attitude ne correspond pas à l'idée qu'ils se font d'un président de la République".

"Vous savez ce que disent Les Guignols de l'info : +Il a changé en pire+".