Débat du PS : accepter ou rejeter la France insoumise ? Le dilemme des socialistes
C'était l'un des sujets sensibles pour les quatre candidats au poste de premier secrétaire du PS. Entre condamnation unanime, à des degrés d'intensité divers, de la politique d'Emmanuel Macron, et positions divergentes sur le "droit d'inventaire" des années Hollande, les aspirants ont abordé la question de la stratégie face à la France insoumise, lors du débat mercredi 7.
Le candidat Jean-Luc Mélenchon a en effet recueilli 19,58% des voix au premier tour de la présidentielle et a terminé à moins de deux points du second tour. Dans le même temps, Benoît Hamon le candidat PS réalisait le score catastrophique de 6,36%, soit presque cinq millions de voix en moins que le représentant de la France insoumise.
Le candidat qui a semblé le plus à l'aise sur le plateau, le député européen Emmanuel Maurel, a joué la carte du rapprochement assumé avec le parti d'extrême gauche: "Rien de ce qui est de gauche m'est étranger. Tous ceux qui sont pour défendre les services publics, pour le pouvoir d'achat, ils sont avec nous. Le 22 mars, il y a une manifestation, j'espère qu'il y aura tout le monde".
A l'autre bout de l'échelle, le candidat Luc Carvounas, ex-proche de Manuel Valls (aujourd'hui député apparenté au groupe LREM) emboîte (timidement) du candidat "frondeur" Maurel. "Si demain il y a un candidat LREM face à La France insoumise au second tour d'une législative, je vote (pour FI)".
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Les deux favoris par contre sont beaucoup plus timorés sur un rapprochement avec la France insoumise. Olivier Faure l'assure,"c'est Jean-Luc Mélenchon qui ne veut pas s'allier à nous, qui veut nous remplacer. Nous, nous devons à nouveau affirmer ce que nous sommes". Quant à Stéphane Le Foll, ministre pendant les cinq années du quinquennat Hollande, il estime que le moment n'est pas venu pour un rapprochement (qu'il n'exclut pas donc): "En politique, il faut créer les conditions de l'alliance. Si on commence à dire qu'on veut s'allier à tout le monde dans une situation où nous ne sommes pas le parti qui rassemble, il se passera ce qu'il s'est passé avec Benoît Hamon. Pour rassembler, il faut avoir retrouvé une ligne et une identité politique. Il faut avoir repris un leadership au cœur de la gauche. On n'est pas là seulement pour aller manifester".
Le PS continue de souffrir de la comparaison avec la FI qui, pour l'instant, est plus présente sur la scène médiatique pour incarner l'opposition de gauche, surfant sur le score très élevé de son dirigeant à la présidentielle. Ironie du sort, si les socialistes ont vécu une déroute lors des législatives 2017 (ils ont perdu 252 députés), ils pèsent pourtant nettement plus avec leurs 30 députés que les 17 élus de la France insoumise. Insuffisant pour l'instant dans l'opinion publique.
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