Défense de Chikirou : non, Mélenchon ne pouvait pas demander 8 millions d'euros de remboursement

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La rédaction de France-Soir
Publié le 25 octobre 2018 - 13:18
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Sophia Chikirou, Cofondatrice du "Media", la chaîne télévisée sur internet, le 25 janvier 2017 à Paris
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© GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP/Archives
Jean-Luc Mélenchon ne pouvait exiger 8 millions d'euros de remboursement de frais de campagne comme l'a affirmé Sophia Chikirou.
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Sophia Chikirou a cherché à défendre l'intégrité morale de l'équipe de campagne de Jean-Luc Mélenchon mardi, expliquant qu'elle n'avait même pas exigé le maximum autorisé de 8 millions d'euros de remboursement de frais de campagne. Sauf que dans les faits, un tel montant ne pouvait être demandé et c'est bien le maximum qui a finalement été exigé et obtenu.

Sophia Chikirou a cherché mardi 23 à démonter l'enquête de Radio France sur de prétendues surfacturations des prestations de sa société Médiascop durant la campagne de Jean-Luc Mélenchon. Elle a avancé plusieurs chiffres qui selon elle démontre que toute cette affaire relève de la "fake news".

Un argumentaire auquel a d'abord répondu mercredi 24 Sylvain Tronchet, journaliste à la cellule investigation de Franceinfo, qui a dénoncé les contre-vérités ou informations partielles de la chargée de communication de Jean-Luc Mélenchon durant la campagne concernant ses revenus, son rôle ou le montant des prestations.

Voir: Surfacturation et "fake news": la défense de Chikirou, la réponse de Franceinfo

Ce jeudi 25, France Inter revenait sur plusieurs de ces arguments notamment concernant le remboursement des frais de campagne. Selon Sophia Chikirou, le montant demandé par la France insoumise démontre son honnêteté.

"Le plafond de remboursement, c’est 8 millions d’euros. Combien la campagne de Jean-Luc Mélenchon a demandé en remboursement? 6,2 millions d’euros. Si nous avions voulu voler de l’argent à l’État, nous serions allés jusqu’à 8 millions d’euros. Nous ne l’avons pas fait, nous ne sommes pas des gens comme ça", a-t-elle lancé sur BFMTV.

En clair, si l'équipe de campagne avait voulu voler l'Etat via les remboursements de frais de campagne, elle aurait volé plus. Mais elle n'a pas demandé plus que son dû.

Sauf que Jean-Luc Mélenchon n'aurait pas pu demander 8 millions d'euros de remboursement. Il s'est vu rembourser le maximum qu'il pouvait exiger.

En effet, si le seuil maximum est bien de "8.004.225 euros pour les candidats présents au premier tour", et ayant obtenu plus de 5% des suffrages, précise le Conseil constitutionnel, selon le "mémento à l'usage du candidat" d'avril 2016, "le montant du remboursement forfaitaire versé par l'Etat" ne peut excéder trois autres montants dont celui "de l'apport personnel du candidat" (source). Cela afin qu'il ne puisse s'enrichir grâce à la campagne.

Or, relève France Inter, le montant de l'apport personnel de Jean-Luc Mélenchon était de 6.031.304 euros. C'est au centime près ce qu'il a demandé en remboursement. Il ne pouvait donc pas prétendre à 8 millions d'euros de remboursement de frais de campagne.

Lire aussi:

Quand Mélenchon se plaignait des "payes de crevard" de son équipe pendant la campagne présidentielle

Chikirou nie toute "surfacturation" dans la campagne de Mélenchon

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