Départementales : un scrutin local aux enjeux très nationaux

Auteur(s)
Pierre
Publié le 17 mars 2015 - 19:04
Mis à jour le 19 mars 2015 - 09:41
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Une carte électorale.
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©Stéphane Mahé/Reuters
Les conseils départementaux (ex-généraux) sont traditionnellement un vivier de cadres de terrain pour les partis.
©Stéphane Mahé/Reuters
Si elles ne soulèvent pas l'enthousiasme des foules, les élections départementales des 22 et 29 mars seront déterminantes pour les formations politiques, du Parti socialiste à l'UMP en passant par le Front national. Tour d'horizon des enjeux, à la fois symboliques et très pratiques, de ce scrutin local qui fait figure de test national.

Curieuses élections que ces départementales (ex-cantonales). Si les millions de Français appelés aux urnes, dimanche 22 et dimanche 29 mars, pour élire quelque 4.000 conseillers départementaux ne semblent pas se passionner pour ce scrutin –alors que ces élus gèrent bon nombre des aspects de la vie quotidienne–, les partis politiques sont quant à eux sur la brèche. Au-delà du symbole d'une victoire et d'une défaite, les enjeux sont en effet très concrets pour les formations en lice.

Le PS mobilise ainsi jusqu'au Premier ministre Manuel Valls, qui se multiplie pour battre la campagne. Le parti majoritaire espère ainsi contenir autant que possible la vague bleue annoncée (encore une) et une déroute également révélatrice du délitement de la gauche partie en ordre particulièrement dispersé pour ce scrutin. Dirigeant au total 60 départements sur 100 aujourd'hui, les socialistes (50 conseils généraux) et les autres partis de gauche (10) pourraient en perdre jusqu'à 40, selon les estimations les plus pessimistes. Pire, alors qu'elle gouverne la France, la gauche pourrait être éliminée dès le premier tour dans près de 500 cantons sur 2.000. Une claque qui serait pire encore que celle des élections municipales de 2014 ou des législatives de 1993.

Nicolas Sarkozy a quant à lui décidé de capitaliser sur la victoire qui se profile à l'horizon, d'autant que l'UMP devrait récupérer l'écrasante majorité des cantons et départements perdus par le PS. Un triomphe qui lui permettra tout à la fois de laver la "tache" de la défaite du candidat UMP à la législative partielle du Doubs, que certains jusque dans son camp lui avaient reprochée, mais aussi de faire naître une dynamique qui tarde à se manifester depuis son retour à la tête du parti.

Le Front national, surtout, caracole en tête des intentions de vote des sondages nationaux, ce qui pourrait à nouveau lui permettre de se proclamer "premier parti de France" au soir du premier tour. Ainsi, Marine Le Pen envisage de passer d'un seul élu départemental, pour le moment, à… près de 1.000. Du jamais vu. En privé, elle espère même que son parti réussisse à conquérir un département, qui pourrait bien être l'Aisne. Selon certains sondages, ses candidats sont également bien placés dans le Vaucluse et le Var.

Mais au-delà des symboles, certes importants, les enjeux sont également très concrets pour les trois formations car les conseils généraux sont traditionnellement un vivier de cadres de terrain permettant de faire vivre le parti. Ainsi, perdre des centaines de sièges pourrait faire très mal au PS, d'autant que les municipales ont déjà mis "au chômage" environ 1.200 de ses élus locaux, selon les estimations.

Un phénomène mécaniquement inverse pour l'UMP, comme le veut le principe des vases communicants, mais aussi pour le FN. En multipliant par près de 1.000 son nombre d'élus, le parti de Marine Le Pen va pouvoir renforcer tout à la fois son ancrage local et son vivier de cadres. Deux atouts déterminants en vue des élections régionales de décembre prochain, mais aussi de la présidentielle de 2017.

 

 

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