Duflot impute la montée du FN à l'abandon des promesses de 2012

Cécile Duflot ne mâche pas ses mots. Dans une interview parue dimanche 4 dans Le Journal du dimanche, l'ancienne ministre écologiste a estimé que la montée du Front national était imputable à l'abandon des promesses électorales faites par le candidat François Hollande lors de la campagne présidentielle de 2012.

"On ne peut pas cacher qu'il y a une progression du FN depuis la victoire de la gauche et des écologistes en 2012 (...). Le carburant le plus puissant de la poussée nationale-populiste, c'est le sentiment que les responsables politiques ne mettent pas en œuvre leurs promesses, n'appliquent pas le programme sur lequel ils ont été élus. On est très loin de l'esprit de la victoire de François Hollande", a estimé la députée Europe Ecologie Les Verts (EELV) de Paris. Une attitude qui favoriserait "l'exaspération sociale".

La chef de file écologiste a prôné en particulier une rénovation de la Ve République et un "changement des institutions" pour "enrayer la marche vers la crise". "Il faut rompre avec la malédiction qui veut que dans notre pays, les changements de République soient enfantés par les cahots de l'Histoire. Si nous n'agissons pas, il y a un risque d'accident démocratique majeur", a-t-elle déclaré.

Quant à la crise que traverse EELV, l'élue demande à tous les militants et les élus du parti de ne "pas baisser les bras". Et de promettre: "dans la campagne régionale, je vais aller partout soutenir les écologistes qui défendent nos idées sans jamais rien faire qui puisse empêcher le rassemblement au second tour".

Enfin, interrogé sur une éventuelle candidature en 2017, Cécile Duflot a répondu: "je ne le veux pas nécessairement, mais rien n'est décidé. La présidentielle est un marathon. Et comme on ne court pas un marathon sans faire de footing, je me prépare. Ce qui compte, c'est que l'écologie soit au cœur des enjeux de 2017".