Elections municipales  : du vert dans l’air, à Lyon et ailleurs

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FranceSoir
Publié le 26 juin 2020 - 18:49
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Le porte-parole d'Europe Ecologie Les Verts (EELV), Julien Bayou, le 17 avril 2019 à Paris
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© JOEL SAGET / AFP/Archives
Pour Julien Bayou, porte-parole d'EELV, chaque voix va compter
© JOEL SAGET / AFP/Archives
Alors que le seul maire écologiste d’une ville de plus de 100 000 habitants élu en 2014, à savoir Eric Piolle à Grenoble, devrait logiquement retrouver son fauteuil, le souffle vert bouleversera-il le second tour des élections municipales, dimanche ? 
 
Impossible effectivement de parler de « vague ». Même en forte progression, les Verts peuvent potentiellement s’emparer de sept à dix villes de plus de 30000 habitants, dans un pays qui en compte 260. Sauf que dans cette poignée de villes, il y a Lyon – et sa métropole -, Lille, Marseille ou encore Bordeaux et Toulouse. 
 
La capitale des Gaules est d’ailleurs la plus grande chance des listes EELV, alliées ou non à des partis de gauche. Même si le député européen Yannick Jadot se veut optimiste : 
 
« Je ressens une incroyable aspiration populaire à des transformations que nous portons dans les villes où nous menons des listes ou des alliances »
 
A Lyon donc, le dernier sondage IFOP en date du 23 juin place le candidat métropolitain Bruno Bernard en tête avec 37 % des intentions de vote, devant le candidat LR-LREM François-Noël Buffet à 32 % et le marcheur dissident David Kimelfeld à 26 %. 
 
Quatorze circonscriptions doivent se prononcer dimanche, mais un tel score permettrait aux écologistes et à leurs alliés de détenir la majorité absolue des sièges à la Métropole de Lyon – grâce au système de prime majoritaire. 
 
Evidemment rien n’est pour autant joué, à Lyon comme ailleurs. Prenons le cas de Strasbourg, où la liste de la représentant EELV est arrivée en tête du premier tour, avec 28 % des voix. Une alliance avec la socialiste Catherine Trautmann (20%) aurait pu quasiment plier le match. Mais il n’en fut rien et les deux femmes se retrouvent en triangulaire avec le marcheur Alain Fontanel. Ce dernier a fait alliance, au dernier moment, avec le Républicain Jean-Philippe Vetter. 
 
Lille et Toulouse : menaces sur les maires sortants
 
Même situation de triangulaire EELV-PS-LREM à Lille. La maire sortante Martine Aubry y est menacée par l’écologiste Stéphane, qui pourrait effectivement créer la surprise. Il talonne effectivement Martine Aubry de deux points dans le dernier sondage IFOP pour La Voix du Nord, 37 % contre 39 %, et 24 % à la candidate marcheuse Violette Spillebout.
 
L’ancienne patronne du PS a bien senti le vent du boulet, elle est aujourd’hui soutenue par… la droite. 
 
L’éviction de Martine Aubry serait effectivement l’un des coups de tonnerre de ces élections municipales, mais pas le seul. A l’autre bout de la France, un autre maire est menacé par un écologiste. Il s’agit de Jean-Luc Moudenc à Toulouse. Son concurrent, l’écologiste Antoine Maurice mène la liste de coalition Archipel Citoyen (16 formations politiques). 
 
Le dernier sondage IFOP pour Sud Radio et La Dépêche du midi, daté du 24 juin, le donne vainqueur face au maire sortant, à 50,5 %, en plein dans la marge d’erreur ! 
 
Au coude-à-coude à Bordeaux et Marseille
 
Le suspense devrait donc être à son comble à Lille comme à Toulouse, avec une seule certitude : les abstentionnistes du premier tour viendront jouer les juges de paix. Julien Bayou, secrétaire national d’EELV en est parfait conscient : 
 
« Nous sommes sur une élection inédite où chaque voix va compter »
 
A Bordeaux, le candidat vert Pierre Hurmic est lui en posture d’autant plus délicate que le chef de file de Bordeaux en luttes, Philippe Poutou, a décidé de maintenir sa liste et que le maire sortant LR Nicolas Florian a été rejoint par le marcheur Thomas Cazeneuve.
 
Habitué des scrutins bordelais, Pierre Hurmic a conquis 34,56 % des électeurs qui se sont rendus aux urnes le 15 mars, alors que les sondages lui en donnaient à peine 20 % quelques mois plus tôt. Son concurrent direct le talonnait avec 34,38 %. Une élection qui pourrait donc se jouer au coude à coude à moins que tous les votants LREM ne suivent la voix de leur maître. 
 
Dans la cité phocéenne, Michèle Rubirola, tête de liste du Printemps Marseillais, n’est pas (ou tout au moins plus) du sérail EELV. Elle n’en est pas moins une écologiste qui a fait alliance avec des formations de gauche pour faire tomber un bastion de la droite. Le dernier sondage BVA la plaçait en tête des intentions de vote avec 35 % des voix, devant l’héritière de Jean-Claude Gaudin Martine Vassal (30%) et le candidat du Rassemblement national Stéphane Ravier (20%). 
 
Mais l’élection à Marseille est compliquée par le vote par secteurs, où se confrontent jusqu’à six candidats. Le Printemps Marseillais doit l’emporter dans six secteurs sur neuf (alors qu’il présente sept candidats) pour obtenir la majorité absolue au conseil municipal. 
 
Des chances à Tours, Besançon et Metz
 
Les choses sont nettement plus simples dans les villes moins importantes. A commencer par Besançon qui dimanche soir pourrait se parer de vert. La candidate EELV et alliés, Anne Vignot, arrivée en tête du premier tour avec 31,1 % affronte en triangulaire Ludovic Fagaut (LR, 23,59%) et  Eric Alauzet (LREM-Modem). 
 
Le candidat EELV de Tours (135 000 habitants) jouera plus serré. Et ce même si Emmanuel Denis est reparti du premier avec dix points d’avance dans son escarcelle, devant le maire sortant, le centriste Christophe Bouchet, et même s’il est à la tête d’une large coalition, allant du PS à la France Insoumise. Face à lui, le premier magistrat s’est allié à la République en marche. La mission est d’autant plus corsée que les deux hommes s’affrontent en duel. 
 
A Metz également, le scrutin s’annonce compliqué pour le candidat EELV, Xavier Bouvet, puisqu’une alliance LR-LREM menée par François Grosdidier espère bien lui faire barrage. Une troisième candidate reste en lice, Françoise Grolet, pour le Rassemblement national. 
 
A noter encore deux villes « prenables » pour les Verts en Ile-de-France : Brétigny-sur-Orge et Savigny-sur-Orge. 
 
En place à Paris, Nantes et Rouen
 
Ce tour d’horizon recense les villes dont la tête de liste est EELV, ou tout au moins écologiste. Les Verts tirent également leur épingle du jeu dans des communes où ils ont fait alliance avec le candidat de gauche, à commencer par la première d’entre elles, Paris. Une victoire d’Anne Hidalgo leur garantirait un sacré poids dans la balance. 
 
Le scénario est le même à Nantes, où la maire sortante PS Johanna Rolland et l’écologiste Julie Laernoes, se sont unies, mais également à Rouen, où l’écologiste Jean-Michel Bérégovoy, qui pouvait se maintenir avec 23,15 % des voix, a préféré faire alliance avec le socialiste Nicolas Meyer-Rossignol.

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