Epidémie de rougeole : Agnès Buzyn pointe la "désinformation" des anti-vaccins

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La rédaction de France-Soir
Publié le 05 mars 2019 - 18:12
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Le ministre de la Santé Agnès Buzyn à l'Assemblée nationale le 23 janvier 2019
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© ERIC FEFERBERG / AFP/Archives
"La France a subi les campagnes de désinformation et elle y a été visiblement très sensible", a déclaré Agnès Buzyn sur la vaccination.
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La ministre de la santé Agnès Buzyn a pointé du doigt ce mardi 5 le rôle de la "désinformation" des groupes anti-vaccins comme cause de l'épidémie de rougeole particulièrement importante cette année.

C'est l'un des grands chantiers d'Agnès Buzyn depuis sa nomination au ministère de la Santé: la lutte contre la défiance envers les vaccins. Alors que l'Organisation mondiale de la Santé et l'Unicef ont souligné la recrudescence de la rougeole dans le monde et notamment en France, la ministre a pointé ce mardi dans une interview au Parisien la responsabilité des mouvements anti-vaccins.

"La plupart des pays du nord, où il n’y a pas de défiance vis-à-vis du vaccin, ne sont pas touchés par ces épidémies", a-t-elle déclaré. "Il y a encore 20 ou 30 ans, notre taux de vaccination était tout à fait suffisant. Comme beaucoup de pays, la France a subi les campagnes de désinformation et elle y a été visiblement très sensible. L’Organisation mondiale de la santé nous regarde désormais comme une bizarrerie. On est le pays de Pasteur et pourtant on nous considère commue un mauvais élève".

La défiance envers les vaccins va des simples doutes sur leur efficacité à des thèses clairement complotistes selon lesquelles les autorités sauraient que ceux-ci provoquent des maladies mais le cacheraient dans l'intérêt des lobbys pharmaceutiques.

Voir: Scandale de vaccins en Chine - amende record contre un labo

La principale source de méfiance concerne les adjuvants et notamment l'aluminium accusé de provoquer diverses pathologies comme l'autisme, la myofasciite à macrophages ou des maladies inflammatoires. Les autorités sanitaires et la ministre ont ces dernières années martelé qu'aucun lien n'avait été établi entre les vaccins ou leurs adjuvants et de telles pathologies.

Agnès Buzyn rappelle que cette défiance a plutôt reculé ces derniers mois. "Les parents qui ont des nourrissons et qui doivent donc maintenant être obligatoirement immunisés ont pris conscience qu’il n’y avait pas de raison de ne pas le faire avec leurs autres enfants, plus âgés".

Certaines personnalités politiques ou groupes continuent cependant de demander la réalisation de nouvelles études au nom du principe de précaution, tout en défendant la nécessité de la vaccination.

Selon un sondage paru en juillet 2018, 83% des Français étaient alors favorables à la vaccination. Un chiffre qui avait été analysé comme une embellie par rapport à une autre étude datant de 2016 qui affichait 69% seulement. Mais le premier sondage portait sur la "confiance" en la "sûreté" des vaccins, tandis que la seconde orientait davantage ses question sur le concept de la vaccination. Elle montrait ainsi que si les Français sont favorable à la vaccination comme moyen de santé publique, ils sont encore nombreux à douter de son efficacité et de la qualité des produits.

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