FN : Jean-Marie Le Pen exclu du Front national

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JmC
Publié le 20 août 2015 - 23:11
Mis à jour le 21 août 2015 - 10:40
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Jean-Marie Le Pen.
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©Staffprési_esj/Flickr
La direction du FN a décidé jeudi soir d'exclure Jean-Marie Le Pen du parti.
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Quelques heures après avoir été entendu par le bureau exécutif du Front national, Jean-Marie Le Pen a été exclu du parti jeudi soir. Une nouvelle étape dans la guerre entre le fondateur du FN et sa fille Marine, qui lui a succédé en 2011.

Ça n'a pas tardé. Quelques heures après avoir été entendu par le bureau exécutif du Front national, Jean-Marie Le Pen a été exclu jeudi 20 du parti qu'il avait fondé en 1972 et dont il était encore, il y a quelques heures, le président d'honneur.

"Le FN a délibéré et a décidé, à la majorité requise, l'exclusion de M. Jean-Marie Le Pen comme membre du Front national. La décision complète et motivée sera notifiée prochainement à M. Le Pen", a précisé la direction du parti en début de soirée, dans un bref communiqué.

C'est une nouvelle étape, et un point de non-retour, dans la guerre ouverte qui oppose depuis plusieurs mois Jean-Marie Le Pen à sa fille Marine, qui lui a succédé à la tête du parti en 2011.

"C'est pire qu'un crime, c'est une faute", a commenté à chaud, sur BFMTV, l'un des proches de Jean-Marie Le Pen, Bruno Gollnisch. L'une des membres du bureau exécutif, Marie-Christine Arnautu, elle aussi défavorable à des sanctions, a expliqué qu'aucun vote n'avait eu lieu lors de cette réunion du bureau exécutif et qu'elle avait appris par téléphone, dans la soirée, la décision d'exclure Jean-Marie Le Pen.

Dans l'après-midi, celui-ci avait été entendu pendant trois heures par le bureau exécutif, qui l'avait convoqué pour qu'il s'explique sur un certains nombre de déclarations publiques, afin de prendre éventuellement des sanctions contre lui.

Pendant cette audition, "j'ai donné toutes les explications à ceux qui n'avaient pas toujours bien compris ce qui se disait ou se rapportait", avait-il déclaré aux journalistes, détendu et souriant, à la sortie de la réunion. Il avait aussi lancé un appel à l'apaisement: "J'ai exprimé le souhait que cet épisode un petit peu polémique soit une étape vers la réunification active du Front national. C'est mon souhait, je l'ai exprimé".

Quant aux sanctions éventuelles, il avait fait mine de ne pas y croire: "C'est à l'organisation elle-même, qui a pris l'initiative d'un certain nombre de poursuites, de donner un signal de pacification". Face aux dirigeants actuels du FN, "je suis un homme seul, pratiquement", avait-il ajouté.

Ni Marine Le Pen, ni son numéro-2 Florian Philippot n'assistaient à cette réunion du bureau exécutif à laquelle était convoqué Jean-Marie Le Pen, et au cours de laquelle il s'est expliqué non devant des "juges" mais devant des "compagnons de combat", a-t-il dit.

Marine Le Pen et les dirigeants du FN reprochent à Jean-Marie Le Pen, 87 ans, ses déclarations, ces dernières semaines, susceptibles de donner une mauvaise image du parti dont il est toujours le président d'honneur: outre ses propos réitérés sur les chambres à gaz "détail de l'histoire" ou sur le maréchal Pétain, ses critiques contre les ténors du parti, Marine Le Pen dont il a dit avoir "honte" qu'elle porte son nom, Florian Philippot ou Marion Maréchal-Le Pen.

Par deux fois, récemment, la justice a donné raison à Jean-Marie Le Pen contre la direction du parti: début juillet lorsqu'il a contesté sa suspension comme adhérent (le FN a fait appel de la décision), puis fin juillet quand il a obtenu la suspension du congrès du FN par correspondance, lequel devait supprimer son poste de président d'honneur.

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