François de Rugy bientôt de retour au gouvernement ?
La rumeur d'un retour au gouvernement de François de Rugy, "blanchi" selon ses propres mots par les enquêtes de Matignon et de l'Assemblée nationale, se fait pressente depuis quelques jours. L'ex-ministre qui regretterait une démission précipitée a déjeuné jeudi avec Edouard Philippe.
Et si François de Rugy redevenait ministre? Moins de deux semaines après sa démission, certains éléments laissent croire à son retour au sein du gouvernement.
Mardi, l'ex-ministre de la Transition écologique et solidaire aurait, selon Le Canard enchaîné, affirmé à des proches: "Si j'avais eu accès immédiatement à mes relevés bancaires - ce qui était impossible -, je n'aurais pas démissionné".
Il se juge "blanchi" des accusations qui pesaient sur lui par les rapports de Matignon sur la rénovation de son logement de fonction, et de l'Assemblée nationale sur ses dîners "fastueux". " "On a des résultats qui disent globalement que François de Rugy n’a transgressé aucune règle établie", a déclaré la porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye mercredi. Le lendemain François de Rugy a "discrètement" déjeuné avec Edouard Philippe, rapporte Le Figaro.
De quoi alimenter les rumeurs sur un éventuel retour, déjà appuyées par le fait que qu'il ne serait pas techniquement difficile pour le gouvernement de lui rendre son ministère, puisque celui-ci a été confié à Elizabeth Borne, déjà ministre des Transports et qui ne devrait donc pas s'offusquer de l'opération.
L'idée peut cependant paraître dangereuse pour plusieurs raisons. D'abord parce que François de Rugy reste mis en cause pour l'utilisation de son indemnité représentative de frais de mandat pour payer sa cotisation à Europe Ecologie – Les Verts. Une pratique interdite qui lui a permis en plus de défiscaliser d'importantes sommes au point d'être non imposable en 2015.
Si les avocats de François de Rugy ont évoqué le flou entourant cette pratique avant la réforme de 2015, le président de la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP), François Logerot, s'est offusqué dans les colonnes de Libération de cet argumentaire, rappelant que cette interdiction était déjà stipulée "noir sur blanc" en 2013.
"Il appartient à l’ancien ministre de la Transition écologique et solidaire de continuer à apporter toute la lumière sur les faits qui lui sont éventuellement reprochés", a d'ailleurs précisé Sibeth Ndiaye.
Par ailleurs, si les deux rapports n'ont relevé aucun acte illégal de la part de François de Rugy, leurs conclusions sur le respect de la déontologie ont été largement contestées par Mediapart. Et le jugement moral des Français ne sera pas nécessairement celui du gouvernement.
Voir:
Rugy "blanchi"? Pas pour Médiapart qui dénonce une "mascarade"
Cambadélis et Détraigne suspectés de détournement de fonds publics
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