Fresque "anti-police" à Grenoble : "liberté d'expression" pour le maire, "haine gauchiste" dit Ciotti
Pour une fois, Charlie Hebdo n'y est pour rien. Les syndicats de policiers et des responsables politiques s'indignent depuis dimanche 26 d'une fresque d'art urbain jugée "anti-police" réalisée dans le cadre d'un festival subventionné par la mairie écologiste de Grenoble. Le maire de la ville Eric Piolle (EELV) a invoqué la liberté d'expression pour défendre l'œuvre, tandis qu'Eric Ciotti, notamment, s'est insurgé contre une "expression de la haine gauchiste".
Due à l'artiste Goin, cette fresque représente une femme à terre, représentant la Liberté, tenant un drapeau bleu-blanc-rouge effiloché et frappée par deux policiers en tenue anti-émeute, dont l'un tient un bouclier sur lequel est écrit "49-3". A gauche de l'œuvre écrit: "L'Etat matraquant la Liberté".
Elle a suscité de nombreuses condamnations de parlementaires de droite comme de gauche, qui en ont demandé le retrait. "Plein soutien aux policiers qui protègent chaque jour les Grenoblois", a même réagi le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve dans un tweet, en estimant que ces derniers attendaient du maire "qu'il leur dise ses regrets".
Une réaction qui a choqué le principal intéressé. "Il faut que le ministre de l'Intérieur fasse la liste des œuvres autorisées ou non", a ainsi répondu M. Piolle, en disant regretter que les élus réclament un "droit de censure, 18 mois après (l'attentat contre) Charlie".
Quant à Eric Ciotti, il n'a pas hésité à dénoncer "cette nouvelle étape dans l’expression de la haine gauchiste contre les forces de l’ordre", dans un communiqué. Le député des Alpes Maritimes LR a également appelé Bernard Cazeneuve à porter plainte contre la mairie de Grenoble. Puis de conclure: "Nul ne peut ainsi, et surtout pas un élu, exprimer impunément sa détestation de la République et de ceux qui l’incarnent, et financer, par de l’argent public, de pseudos-œuvres qui portent atteinte à l’honneur des policiers et des gendarmes".
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