Gilets jaunes : Laurent Berger exhorte à plus de "justice fiscale" et de "solidarité"
Laurent Berger, fidèle à la ligne de son syndicat, appelle à la concertation. Le premier secrétaire de la CFDT a demandé ce mercredi 5 au matin sur France Inter au gouvernement à mettre en place "une vaste réforme fiscale" pour répondre à la crise des gilets jaunes. Elle devrait faire "peser davantage l'impôt sur le revenu que sur les impôts indirects", car ils "pèsent sur les ménages les plus modestes beaucoup plus que sur les autres".
En effet, le dirigeant syndical a souligné que "la mère des batailles, c’est la question de la justice fiscale" et qu’il faut "beaucoup plus de solidarité". "Il y a trois choses qui vont nous péter à la figure", a précisé Laurent Berger. Et de lister: "Les inégalités sociales: ça fait des mois et des mois que je le rappelle à ce gouvernement. Deuxièmement, la question environnementale: il ne faut pas la passer sous silence parce qu'il n'y a pas d'emplois sur une planète morte, comme disent les syndicalistes mondiaux. Et troisièmement, la question démocratique: ce qui est en train de se jouer, c'est aussi une forme de délitement démocratique".
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Une nouvelle fois, le patron de la CFDT a demandé "une tranche d'impôt supplémentaire sur les très hauts revenus", car il faut "beaucoup plus de solidarité de ceux qui gagnent beaucoup". Interrogé sur la possibilité d'instaurer une tranche supérieure taxée à 75% au lieu de 57% actuellement, il a estimé qu'il fallait "discuter, mais ça peut être 60%".
"Il faut également que la transmission de patrimoine soit davantage taxée", a-t-il ajouté, précisant qu'il s'agirait des personnes ayant "beaucoup de patrimoine", car "50% du patrimoine est détenu par 10% de la population".
Estimant par ailleurs qu'il faut "recréer des espaces de discussion et de dialogue", il a invité les gilets jaunes à "passer de la colère à l'engagement" en rejoignant "les organisations qui portent des propositions". "Évidemment il faut manifester de la colère à certains moments, de l’indignation", a concédé Laurent Berger qui a toutefois souligné que le mouvement devait avoir "de la proposition et de l’engagement dans la responsabilité".
Voir:
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