Gilets jaunes : les militaires de Sentinelle pourront tirer samedi

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La rédaction de France-Soir
Publié le 22 mars 2019 - 13:10
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Un soldat de l'opération sentinelle, le 20 juillet 2016 près de la tour Eiffel à Paris
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© ALAIN JOCARD / AFP/Archives
Les militaires de Sentinelle sont autorisés à tirer pour protéger les lieux qu'ils défendent.
© ALAIN JOCARD / AFP/Archives

Le gouvernement a martelé que les militaires de Sentinelle qui assureront la protection des bâtiments durant l'acte 19 des Gilets jaunes ne seront pas au contact des manifestants, éludant ainsi la question du recours à la force par des personnels uniquement équipés d'armes létales. Car la loi autorise ces soldats à ouvrir le feu dans des conditions qu'ils pourraient rencontrer samedi 23.

Depuis l'annonce par le gouvernement que les militaires de Sentinelle remplaceraient les policiers dans la sécurisation des bâtiments officiels pendant l'acte 19 des Gilets jaunes samedi 23, la polémique a enflé quant à la réaction qu'ils pourraient avoir face à des manifestants ou des casseurs.

Ces soldats ne sont équipés que d'armes létales et non des outils nécessaires au maintien de l'ordre (bouclier, gaz lacrymogène, tonfa...). L'opposition a donc largement dénoncé le fait que leur seule capacité d'agir contre une foule hostile serait de faire feu. Ce à quoi la loi les autorise dans certains cas, même si le législateur ne semble pas avoir envisagé ce cas particulier.

Voir: Sentinelle ne fera pas de maintien de l'ordre samedi

L'autorisation d'ouvrir le feu dans certaines conditions a été renforcée par la loi du 28 février 2017, clairement dans l'optique d'empêcher un attentat ou y mettre fin. Elle leur permet ainsi de tirer pour arrêter un véhicule, une personne qui risque -par sa fuite ou parce qu'elle vient de tenter de tuer- de perpétrer des atteintes à la vie.

Deux autres cas sont cependant applicables à une confrontation avec des casseurs. Les militaires de Sentinelle peuvent tirer "lorsque des atteintes à la vie ou à l’intégrité physique sont portées contre eux ou contre autrui ou lorsque des personnes armées menacent leur vie ou leur intégrité physique ou celles d’autrui". Mais surtout, ils y sont autorisés "lorsque, après deux sommations faites à haute voix, ils ne peuvent défendre autrement les lieux qu’ils occupent ou les personnes qui leur sont confiées".

En d'autres termes, si des Gilets jaunes ou des casseurs tentaient d'envahir l'Assemblée nationale, les militaires postées en protection pourraient légitimement ouvrir le feu. Une analyse confirmée ce vendredi 22 par le gouverneur militaire de Paris, le général Bruno Leray. "Ils sont tout à fait capable d'apprécier la nature de la menace et d'y répondre de manière proportionnée", a-t-il tempéré.

Depuis le début de la polémique, le gouvernement a éludé cette hypothèse, martelant que les militaires ne sont pas déployés pour faire face aux manifestants mais pour libérer gendarmes et policiers habituellement affectés à la protection des bâtiments officiels. "Ce sera impossible que l'on ait des manifestants devant les militaires, car ça voudrait dire que tout le dispositif police est tombé", a abondé Franck Fievez, secrétaire national de Unité SGP Police FO. Mais pour d'autres syndicalistes et l'opposition, cette possibilité, même très ténue, doit être envisagée.

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