Jean-Luc Mélenchon : "il faut défendre l'intérêt général humain"

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La rédaction de FranceSoir.fr
Publié le 07 mars 2016 - 10:25
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Jean-Luc Mélenchon.
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©Gonzalo Fuentes/Reuters
Jean-Luc Mélenchon veut investir dans l'économie de la mer.
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Jean-Luc Mélenchon était ce lundi matin l'invité de BFMTV et RMC. Le député européen s'est exprimé sur la loi Travail, qu'il a qualifié d'"archaïque", sur le nucléaire "dangereux", et sur sa candidature à la présidentielle de 2017.

Vous irez manifester contre la réforme du code du travail?  

"Oui mais le plus important c'est que le maximum de gens se mobilisent".

"Il faut expliquer ce que contient cette loi (...) il faut se faire une conviction personnelle".

 

Vous demandez le retrait du texte?

"Oui".

"Il y a d'abord des dispositions que je trouve inacceptables. Certaines sont extrêmement perverses (...). L'état d'esprit est faux et repose sur une vision du siècle précédent (...). C'est l'idée que le patron ne rêve que de licencier ses ouvriers. Ce n'est pas vrai, c'est pas comme ça que ça se passe (...). Le petit patron quel est son problème? Il veut que son carnet de commande soit plein".

"Ce n'est pas parce que vous pouvez vous séparer de quelqu'un facilement que vous allez embaucher plus (...). Est-ce qu'il y a assez de travail? S'il y a assez de travail, vous prenez le gars ou la fille".  

 

L'objectif de ce texte c'est d'encourager le CDI

"Ce sont des mots tout ça".  

"Si on voulait vraiment créer des CDI on investirait dans l'économie réelle (...). On démarrerait l'économie de la mer au lieu de quoi on fait des conneries avec le nucléaire".

"Un patron qui ne respecte pas la loi, qui vous a foutu dehors dans des conditions illégales, vous allez aux prud'hommes (...) et là on vient de mettre une limite, c'est illégal mais il ne faut pas trop punir (...). Est-ce que vous réfléchissez au sort de l'autre? Celui qui est foutu dehors dans des conditions illégales?"

"Cette loi n'est pas bonne, elle fiche la pagaille et elle est archaïque".

"Je suis un conservateur des acquis sociaux, et tout cela n'est pas tombé du ciel".  

"Vous collez un homme ou une femme tous les jours au travail pendant douze heures, ce n'est pas tenable, les gens s'usent, tombent malade (...) Il y a 6 millions de chômeurs et ceux qui sont au travail il faut qu'ils bossent encore plus (...). Si vous enlevez la pause de 11 heures comment vont vivre les gens? Il vont le fractionner (...). Il y a moyen d'organiser le travail, de le faire d'une manière rationnelle, ce n'est pas le carnet de commande qui doit organiser la vie des gens".

"Manuel Valls, il joue son identité de scrogneugneu sur ça. Il roule des mécaniques".

"A la fin du mois de mars, le gouvernement va mettre sur la table une loi pour permettre les retraites par capitalisation".

"Le jour où le forfait jour est passé, on m'a dit: + c'est pour les cadres supérieurs, tu comprends, il comptent pas les jours+ (...) Vous nous prenez pour des cruches!"

"Ca remet en cause la retraite par répartition et ça permet encore de financiariser d'avantage l'économie".

"Le compte personnel d'activité, ce machin est un bricolage".

 

Vous demandez le départ de Manuel Valls?

"Je suis pour qu'ils restent où ils sont parce qu'ils s'usent très bien (...). Regardez bien ce qu'ils sont en train de vous faire (...).  Ca leur permet de jouer les soit disant modernes mais ils n'ont pas bougé, ils sont bloqués au siècle précédent".

"Ce texte va aggraver le chômage".

"Plus vous insécurisez les gens, plus vous leur foutez la trouille, moins ils sont audacieux (...). Quand vous sécurisez les gens, ils font des projets, ils investissent (...). La sécurité, c'est le confort, la vie douce, plus calme, plus tranquille. Il faut arrêter de faire peur aux gens".

"De l'argent il y en a".

"Je me tue à vous parler de l'économie de la mer, investissons! (...) Investir et mettre des éoliennes en mer c'est ce qu'il y a de plus raisonnable aujourd'hui (...) Ca va réanimer tout le reste".

 

La centrale nucléaire de Fessenheim

"Il faut se dépêcher de le fermer. Ce n'est plus de la politique. On sait que c'est dangereux, il faut arrêter. Il faut sortir du nucléaire, il faut inventer de nouvelles techniques pour produire de l'énergie".

"Quelque soit votre opinion politique ce n'est pas le sujet, il faut penser au bien commun et à l'intérêt général. Qu'est-ce qu'on attend? Un accident? (...)Il faut arrêter les productions qui mettent en danger la santé des gens (...) plus on traîne et plus ça nous coûtera cher".

"Si les gens ne sont pas tous d'accord, on fait un référendum sur le nucléaire en France (...). Que le peuple français tranche".

"Si une seule centrale saute, c'est tout le pays qui va être irradié".

 

Aujourd'hui se tient sommet européen avec la Turquie

"Je suis contre l'adhésion de la Turquie, c'est une manière d'augmenter le dumping social (...). Tout comme je suis contre celle de l'Ukraine: un Ukrainien coûte moins chez qu'un Chinois (...). Les Turcs ont une qualification professionnelle, ça veut dire qu'on aura là-bas la manœuvre à un coût très bas".

 

Votre candidature à la présidentielle: vous êtes un individualiste?

"Je suis collectiviste, je suis un homme de gauche".

"Qu'est-ce qui se passe? Le Front de Gauche n'a jamais réussi à être autre chose qu'un cartel de partis. J'ai décidé de régler le problème en proposant ma candidature, je la propose à tout le monde (...). J'ai décidé tout seul, parfois dans la vie il faut décider tout seul (...)  Je suis allé à la télévision, j'ai dit: + je propose ma candidature+ (...). Oui, je suis hors cadre de parti".

"Il faut défendre l'intérêt général humain. Et si c'est ça être de gauche, je dis+ bravo+. Et si c'est être de droite, on prend (...). On arrête de se trier sur des conneries". 

 

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